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Mark Zuckerberg sort de son silence pour défendre un Facebook en pleine tempête

Le patron de la plate-forme réfute en bloc toutes les accusations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ainsi que les enquêtes accablantes du Wall Street Journal.

Mark Zuckerberg prend enfin la parole, après trois semaines de crise sans précédent pour Facebook. Il vient de mettre en ligne un long texte sur son compte public qu’il a aussi adressé à tous les employés de son groupe. Le message est clair : il nie toutes les révélations publiées ces trois dernières semaines par le Wall Street Journal.

De gros moyens déployés contre la désinformation

Il écrit ne pas reconnaître son entreprise telle qu’elle est décrite dans les articles et les déclarations de son ex-collaboratrice Frances Haugen, qui a fourni des documents internes au journal d’investigation. La lanceuse d’alerte accuse Facebook de privilégier son profit et de ne pas lutter vraiment contre la désinformation. Pire, elle l’accuse même de contribuer à propager des fake news, de polariser la société… et d’en avoir conscience.

« Nous nous soucions profondément des problèmes tels que la sécurité, le bien-être et la santé mentale », affirme au contraire Mark Zuckerberg. Il met avant les moyens déployés pour lutter contre la désinformation et consacrés à la recherche sur les effets de ses applications sur la santé mentale des utilisateurs. « Si nous ne nous soucions pas de lutter contre le contenu néfaste, alors pourquoi engagerions-nous autant de personnes dédiées à cela et même plus que n’importe quelle autre entreprise, même celles qui sont plus grandes que nous ? », interpelle-t-il. Il insiste aussi sur les aspects positifs que peut avoir Instagram sur la santé mentale des adolescents, alors que c’est l’inverse qui a été mis en lumière par le Wall Street Journal. Il en appelle finalement aux élus pour trancher certaines questions comme l’âge légal pour se rendre sur les réseaux sociaux.

Pour Mark Zuckerberg, Facebook ferait du “bon travail”

Aucun mea culpa ni doute pour Mark Zuckerberg. Droit dans ses bottes, il estime que Facebook fait du « bon travail mal caractérisé ». Il ose même faire son Calimero en se plaignant que ses efforts et ceux de ses équipes seraient bien mal récompensés.

Il conclut en se félicitant du chemin parcouru. « Quand je réfléchis à notre travail, je pense à l’impact réel que nous avons sur le monde, ces gens qui peuvent maintenant rester en contact avec leurs proches, créer des opportunités de se soutenir et de trouver une communauté. C’est la raison pour laquelle des milliards de personnes aiment nos produits », conclut-il.

A découvrir aussi en vidéo :

 

Cette intervention arrive tardivement, après que Frances Haugen a accordé une interview à la chaîne CBS et a été entendue par le Sénat. Curieusement, il y a encore trois jours, Mark Zuckerberg postait des messages complètement déconnectés du scandale sur un ton totalement surréaliste comme « En train de naviguer avec Priscilla et les amis », le tout accompagné d’une petite vidéo de voile réalisée avec les lunettes connectées tout juste lancées par son entreprise. 

Il faut dire qu’il avait entrepris depuis plusieurs mois de ne plus communiquer sur des sujets négatifs qui pourraient écorner encore davantage l’image de son entreprise. Il avait par le passé beaucoup pris la parole lors de l’affaire Cambridge Analytica. Mais cette position s’est révélée intenable à mesure que la nouvelle tempête s’est soulevée contre Facebook.

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Amélie CHARNAY