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Lumiscaphe fait entrer les prototypes dans la réalité virtuelle

La start-up bordelaise propose un outil pour rendre les modèles CAO photoréalistes, en temps réel et sur un mode interactif. Elle vient d’y ajouter la réalité virtuelle.

Quel directeur marketing n’a pas un jour rêvé de montrer les photos des futurs produits de son entreprise ? La jeune pousse bordelaise Lumiscaphe a trouvé une réponse avec son logiciel Patchwork 3D. Ce dernier transforme les
modèles CAO en images photoréalistes, en temps réel et de façon interactive. Mieux, il les projette en réalité virtuelle.Jean-Christophe Leducq a jeté les bases de son projet en 1999, avant de fonder Lumiscaphe en 2001 et de lancer Patchwork 3D en 2004. Ainsi, la jeune pousse s’attaque cette année à la réalité virtuelle, en collaboration avec les
spécialistes de chez Immersion.

Des images de synthèse 3D interactives et stéréoscopiques

Les images Patchwork 3D sont projetées en stéréoscopie sur un grand écran par deux projecteurs et recalculées par deux machines. L’utilisateur chausse une paire de lunettes 3D équipée de réflecteurs filmés par deux caméras et
saisit une manette de jeux. La scène est donc à nouveau recalculée en fonction de son regard et des actions exercées sur la manette.

La force du temps réel

Patchwork 3D interprète la plupart des formats CAO du marché. Il nettoie les données et les prépare. Et l’éclairage tient une place particulière. Spots de bureau, lumière du soleil ou dôme lumineux simulant le ciel, tout est
possible.L’utilisateur enchaîne les ambiances pour choisir la plus adaptée. Afin d’éviter la demi-heure de traitement habituellement associée à de tels essais d’éclairage, Patchwork 3D n’affiche que des calculs
intermédiaires, acceptables et, surtout, instantanés. Le calcul réel ne s’opérera qu’une fois l’ambiance choisie.Quand le modèle s’avère fin prêt, intervient l’intégration de matière, point fort du logiciel. Certes, appliquer des textures sur un modèle CAO n’a rien d’exceptionnel. Mais Lumiscaphe se distingue en
réalisant cette opération en temps réel et en interactivité avec l’utilisateur.De plus, il réalise des textures complexes et spécifiques, pour lesquelles il collabore étroitement avec ses clients. Bois, cuir, or et autres métaux sont du tout venant. Mais la start up se taille aussi un franc succès avec les tissus,
particulièrement difficiles à représenter. Elle a ainsi peaufiné la broderie en fil brillant, qui ne ressortait pas suffisamment sur un coutil de matelas pour Cofel.L’entreprise bordelaise propose aussi un outil de création de configurateurs simples et adaptables, qui exploite le modèle CAO et les configurations imaginées. Le résultat est constitué d’un fichier de données au format
propriétaire, exportable et associé à un exécutable MacroMedia Director, qui change les données dans le configurateur sans le recréer.

Des grands industriels comme clients

Aujourd’hui, Lumiscaphe compte parmi ses clients, Renault, PSA, EADS, Alstom, Brandt, Faurecia, Cofel et l’équipementier textile automobile Treves. Mais le chemin vers ce succès a été difficile. Tout a commencé en 1994 au
Laboratoire bordelais de recherche en informatique (LaBRI), avec une petite équipe qui développait un outil de synthèse d’image en temps réel. La technique est là, reste alors à trouver le financement, même si les Assedic apportent une aide
importante.Mais Jean-Christophe Leducq insiste : c’est surtout l’accompagnement commercial qui lui a manqué. Il le réalise d’autant mieux depuis l’arrivée de son directeur commercial, il y a 18 mois, et
l’afflux des clients.

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Emmanuelle Delsol