Deux certitudes émergent de la ” drôle de paix ” que nous vivons depuis le 11 septembre. Premièrement : la récession est devenue la règle. La crise est maintenant installée aux États-Unis et en Allemagne, notre principal partenaire commercial.À tel point que certains experts n’ont pas caché leur surprise face à la vigueur de la croissance en France au troisième trimestre (+0,5 %). Deuxième certitude : après la crise, la reprise. Les marchés boursiers, qui vivent au rythme des anticipations, la reflètent déjà dans les cours. Troisième certitude ? Il n’y en a guère.Aucun économiste un peu sérieux ne se risque à prédire le retour de la croissance américaine. Troisième trimestre 2002 ? Pourquoi pas 2003 ? Cette crise se caractérise par l’absence totale de visibilité.En effet, les grandes instances de régulation mondiale, comme le G8 ou la Commission européenne, sont quasiment muettes, et les prévisions des institutions financières comme le FMI sont remises en cause.Au plan national, les économistes s’interrogent sur les recettes économiques les plus éprouvées. L’effet soi-disant mécanique de la baisse des taux d’intérêts paraît s’être évaporé.Mais l’absence de visibilité est surtout due aujourd’hui à la place acquise par les ménages au sein des mécanismes économiques actuels : ils représentent le dernier moteur de la croissance et le seul espoir de reprise.On les sonde ainsi sans retenue. La prévision de monsieur et madame Tout-le-monde en matière d’emploi est devenue l’indicateur macro-économique le plus suivi. Leur moral détermine la santé de la Bourse et les perspectives de reprises des investissements des entreprises.L’économie mondiale repose désormais sur le “ feeling ” incertain des consommateurs. Et plus personne ne semble capable de leur donner des repères. Si ce n’est léventuelle dépouille d’Oussama Ben Laden.
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