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L’interopérabilité des commutateurs pour SAN se fait attendre

Les challengers de Brocade dans la commutation Fibre Channel lui reprochent de ne pas jouer la carte de la transparence en matière d’interopérabilité.

Les fabricants de commutateurs pour réseaux de stockage (SAN) se livrent une guerre de clochers. D’un côté, Brocade, qui détient 70 à 80 % du marché. De l’autre, QLogic, McData, Vixel, Gadzook, etc. Entre les deux, plusieurs standards, acceptés par les uns, refusés par les autres. L’enjeu de ces protocoles : assurer une totale interopérabilité entre commutateurs de marques concurrentes dans des configurations hétérogènes largement distribuées. On en est loin aujourd’hui, quoi qu’en disent les constructeurs, notamment Brocade. Et ce même si certains standards semblent avoir rencontré un assentiment quasi unanime. C’est notamment le cas de FSPF (Fabric Shortest Path First).

FSPF implémenté sur certains modèles seulement

Proposé par Brocade il y a trois ans et reconnu par l’Ansi (American National Standards Institute), l’algorithme de routage FSPF sert notamment à découvrir la topologie du réseau et à calculer le chemin le plus court pour transférer les données d’un commutateur à l’autre. “Après un premier refus, les constructeurs ont finalement accepté d’implémenter FSPF dans leurs machines”, précise Paul Trowbridge, responsable marketing Europe pour Brocade. Des propos à nuancer, selon Régis Ferrand, chef de produits chez Distrilogie, grossiste en stockage : “FSPF n’a été adopté que par certains constructeurs et uniquement pour certains modèles de commutateurs “, souligne-t-il.Toujours est-il que cet algorithme est maintenant associé au standard de communication intercommutateurs FC-SW2, proposé par l’Ansi. Celui-ci intègre de nombreuses fonctionnalités, telle la possibilité de transférer la gestion d’une zone de stockage d’un commutateur à l’autre. Mais, surtout, il assure la compatibilité entre les ” e-ports ” (ports extérieurs) de différents commutateurs. Et, là encore, la situation est confuse. Tous les acteurs disent avoir intégré ce protocole dans leur firmware (le logiciel système de leurs machines). Mais les challengers de Brocade – qui s’en défend, bien sûr – l’accusent de ne pas l’utiliser. “En fait, ils n’implémentent FC-SW2 qu’à la demande du client”, précise Claude Laurenson, chef de produits senior chez Vixel. Devant cette réticence du leader, Vixel et QLogic ont pris les devants : après avoir mené des opérations de rétro-ingénierie, ils assurent que leurs nouveaux commutateurs peuvent communiquer sans problème avec ceux de Brocade.A terme, l’interconnexion des commutateurs paraît inévitable. Le prochain obstacle concerne l’incompatibilité des logiciels utilisés pour effectuer le zoning (création de zones sécurisées). Aujourd’hui, chaque constructeur dispose, en effet, de sa propre application. Difficile, donc, de constituer une zone englobant deux commutateurs de marques différentes. “D’où le recours à des outils comme ceux de Veritas ou Datacore, qui administrent des commutateurs de constructeurs différents”, indique Régis Ferrand. Mais, l’Ansi se penche d’ores et déjà sur ce problème. Dans les prochains mois, elle intégrera dans FC-SW2 le World Wide Name Zoning, un autre standard utilisé pour décrire, créer et gérer des zones de stockage virtuelles.

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Vincent Berdot