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L’interface vocale sécurise le travail des agents SNCF

Un système de dialogue vocal relie le poste d’aiguillage aux agents d’entretien. Avec le succès remporté sur le TGV Nord, la solution va se généraliser aux lignes nouvelles.

Depuis 1995, les agents SNCF en charge des travaux sur la ligne TGV Nord confient leur sécurité à un système de reconnaissance et de synthèse de la parole.Jusqu’alors, le technicien devait appeler le poste d’aiguillage avant toute intervention sur la voie. S’engageait alors un dialogue par téléphone, selon un script formalisé reprenant un ensemble de procédures préétablies. “Si dix agents souhaitaient intervenir durant la même tranche horaire, ils devaient attendre à tour de rôle l’autorisation. Ce qui pouvait prendre jusqu’à une demi-heure “, estime Dominique Quero, chef de la division Système informatique des postes d’aiguillage. Pour gagner en liberté, les travaux ont traditionnellement lieu de nuit, mais les créneaux d’intervention se sont encore réduits avec l’avènement des lignes nouvelles. D’autant que sur le TGV Nord, le poste d’aiguillage de Lille n’emploie que deux superviseurs pour piloter l’ensemble de la ligne. “Deux possibilités s’offraient à nous : équiper les agents de claviers ou passer à une interface vocale. Avantage de cette dernière : elle ne change rien aux méthodes de travail. Par ailleurs, en cas de panne, le retour aux anciennes procédures ne pose aucun problème puisque le dialogue reste inchangé.” Et les agents, ont-ils facilement accepté de remettre leur vie entre les ” mains ” d’une machine ? “Ils ont compris que cette solution leur procure un meilleur niveau de sécurité. Avec les habitudes, les procédures se délitaient. Ici, la machine est bête et méchante : le script doit être respecté au mot près. Et puis, l’apprentissage est aisé. Il ne dure qu’une demi-heure en conservant un débit normal.”La base de reconnaissance vocale contient deux cents utilisateurs et autorise une vingtaine de conversations simultanées. Elle a été doublée afin de pouvoir appeler sur le réseau téléphonique comme sur le réseau privé de la SNCF. Initié en 1993, le développement du “module de gestion des protections” a nécessité l’emploi “d’une personne et demi” et plusieurs mois de maquettage pour tests. Sur appel d’offres, la SNCF a retenu le fournisseur Vecsys et l’intégrateur Cap Gemini. Satisfait, Dominique Quero entend déployer la solution durant le second semestre 2002, sur le poste d’aiguillage de Lyon et le prochain TGV Méditerranée (Valence-Marseille).

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Xavier Biseul