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L’intégration à l’heure des services web

En intégrant mieux, plus vite et à moindre coût des solutions logicielles reliées par le net, les services web, ouverts et interopérables, devraient bouleverser les modèles économiques existants.

La mutation en cours d’une économie centrée sur le produit vers une économie centrée sur le client exige une meilleure collaboration entre les entreprises, leurs fournisseurs et leurs clients. Pour cela, les systèmes d’information des différents partenaires doivent pouvoir dialoguer entre eux, de manière automatisée, permanente et sans que les applications n’aient besoin d’être réécrites. C’est ce que proposent les services web, qui désignent à la fois les applications capables de collaborer entre elles grâce à une architecture particulière et l’agrégation de ces applications.Certes, le concept n’est pas entièrement nouveau. Les RPC (Remote Procedure Calls) permettaient déjà l’échange entre applications avec des protocoles propriétaires (Corba, DCOM ou EJB). L’originalité des services web réside dans la mise en place de protocoles ouverts et de standards ?” XML, Soap et WSDL ?” permettant à des applications hétérogènes de communiquer entre elles tout en passant les coupe-feu et d’être utilisées à partir de tous types de plateformes et de clients (web, WAP, etc.). En outre, la mise en place l’annuaire des services web Uddi facilite leur recherche.

Pas de surcoûts de développement

Les différentes initiatives des grands éditeurs tendent à valider cette infrastructure. À commencer par Microsoft avec sa plateforme ” .Net ” et ses outils de développement Visual Studio, suivi d’IBM, de BEA ou encore de Hewlett- Packard. Si la plupart proposent le support des services web ?” voire des outils de développement, comme Soap Toolkit (IBM), Cap Connect (Cap Clear), Delphi 6 (Borland) ou e-Speak (HP) ?” sur leurs serveurs d’applicatifs, le déploiement industrialisé en est aux balbutiements.En théorie, les solutions pour convertir les composants logiciels en services web ne génèrent pas de surcoûts de développement et permettent une bonne visibilité en termes de retour sur investissement. Un avantage considérable quand on sait que, selon Zona Research, 4 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros) de chiffre d’affaires auraient pu être générés en 1999 si les services web avaient été utilisés en entreprise. D’autant qu’ils permettent d’éviter l’acquisition d’une solution entière en complétant un logiciel existant.Plusieurs types d’acteurs ont ainsi émergé sur le marché des services web. Implantée dans l’Hexagone et financée à hauteur de 150 millions d’euros, Bowstreet se propose de générer dynamiquement des portails d’entreprise personnalisables. Pour ce faire, la société américaine agrège à la volée des services web avec son application Entreprise Portal Solution. Mais l’origine de l’offre de Bowstreet réside dans le moteur de déploiement industrialisé de sa plateforme Business Web Factory. Cette dernière permet d’assembler à la volée et en temps réel plusieurs services web afin de former un ” business web “, c’est-à-dire une application composite.Parti du middleware (système d’interfaçage) et de son architecture modulaire, Bowstreet intègre progressivement l’ensemble de la chaîne de valeur des web services : le dynamic webware (assemblage dynamique de contenus et de services, personnalisation de masse, etc.), mais aussi les services web composites, autrement dit les portails de troisième génération, qui permettent d’assembler des services web locaux avec des services web distants.

Un déploiement à court terme

À l’inverse de Bowstreeet, d’autres acteurs ?” comme Epicentric, Vignette ou encore Plumtree ?” sont partis de l’applicatif pour redescendre la chaîne de valeur, notamment à travers de nombreux partenariats avec de grands éditeurs. Epicentric, qui vient de finaliser un nouveau tour de table de plus de 45 millions d’euros, a récemment déployé une place de marché dédiée à la location de services web, qui référence plus d’une centaine de prestataires. Enfin, les fournisseurs de composants de services web sont de plus en plus nombreux : Metratech, pour la facturation, mais aussi la compagnie d’assurances AIG, etc.Au-delà des effets d’annonce, Bob Crowley, président et CEO de Bowstreet, se risquait il y a peu à estimer les grandes phases de déploiement des services web : “D’ici à fin 2002, nous verrons l’intégration de services web dans les portails de troisième génération se généraliser. Entre 2002 et 2004, [ils] seront de plus en plus réutilisés à travers des extranets et accessibles à travers divers types de terminaux. Enfin, dès 2003, les services web seront partagés entre les sociétés pour créer de nouvelles offres.

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Boris Mathieux