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L’industrie du disque compose avec le MP3

Les ténors des médias s’associent aux réseaux Napster, Scour et MP3.com, leurs anciens rivaux. Première étape vers des forfaits permettant de télécharger en toute légalité musique, livres et films…

Le succès de réseaux tels que Napster, qui permettent d’échanger des morceaux de musique piratés, a longtemps désespéré les grandes maisons de disques. Elles cherchent aujourd’hui à récupérer ce phénomène en autorisant téléchargements et échanges de fichiers à volonté sur ces réseaux, pourvu que leurs utilisateurs s’acquittent d’un droit d’entrée. C’est dans cet esprit que l’allemand Bertelsmann, numéro 3 mondial de l’industrie des médias, a conclu fin octobre une alliance avec Napster. Moyennant un abonnement mensuel, les membres de ce réseau pourront sans doute bientôt s’échanger, en toute légalité, les titres du catalogue BMG Music, filiale de Bertelsmann. Napster a accepté de développer au préalable le procédé qui lui permettra d’interdire le téléchargement des titres piratés. Bertelsmann, qui lui accorde un prêt de 50 millions de dollars dans ce but, retirera alors la plainte qu’il avait déposée contre Napster. Le groupe allemand se réserve le droit d’entrer dans le capital de son nouveau partenaire et, pourquoi pas, d’en prendre le contrôle.

Un nouveau mode de consommation

En attendant, Napster reste menacé de fermeture par les procès qui l’opposent à d’autres majors telles Sony, Universal Music et Warner Music. Mais le vent semble tourner. L’association des auteurs compositeurs et éditeurs américains (ASCAP) vient d’afficher son soutien à une version de Napster respectueuse des droits des artistes. Une autre figure des réseaux poste à poste, la société Scour, a été rachetée après sa faillite par Listen.com. Un portail musical dont les actionnaires sont justement… les cinq plus grandes maisons de disques du globe. MP3.com, un autre ex-apôtre du gratuit, soumet maintenant le téléchargement des 4 000 titres de musique classique hébergés par son site à un versement annuel de 210 F (32 ?) environ. Le terrain du ” gratuit ” se voit grignoté de toutes parts. Reste à savoir, combien de ” napsteriens “, parmi les 38 millions actuels, sont prêts à payer pour télécharger de la musique. Surtout si l’accès à d’autres réseaux d’échange, comme iMesh ou Gnutella, reste gratuit. Au-delà du simple échange de fichiers musicaux, c’est un nouveau mode de consommation des ?”uvres qui émerge actuellement. Les livres et même les films pourraient bientôt être distribués selon ce principe : le téléchargement à volonté au prix d’un forfait sur la durée. C’est du moins ce qu’envisage Andreas Schmidt, le président d’AOL Europe, dans une interview accordée à notre confrère Business Week.

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La rédaction