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L’indispensable modernisation

Industriels et distributeurs adoptent de nouveaux logiciels pour améliorer leur réactivité face à la demande et fiabiliser la pertinence de l’information circulante.

Malgré la forte croissance de l’économie mondiale, l’industrie manufacturière reste sous pression. Tout en réduisant ses coûts de fabrication et ses niveaux de stocks, elle doit accélérer le lancement de ses produits,
améliorer leur qualité et diminuer ses cycles de fabrication. De quoi relancer l’intérêt pour les systèmes d’exécution de fabrication, ou MES (Manufacturing Execution System). Ils offrent une vision globale et immédiate de la
production. Jouant le médiateur entre les systèmes transactionnels de gestion de la production et le contrôle/commande (automatismes et supervision), le MES traite des problématiques clés tels que l’affectation des ressources (hommes et
machines), la gestion de la qualité et de la performance des équipements, le traitement par lots, ou encore la traçabilité des produits. Depuis quelques années, l’industrie manufacturière y voit également un outil capable de répondre aux
contraintes réglementaires (Bioterrorism Act, Tread, règles FDA, RoHS, WEEE, eDRH, 21 CFR part 11, etc.) ainsi qu’à l’accroissement des rappels.Jusqu’ici, les industriels devaient soit s’équiper auprès d’éditeurs spécialisés (Elan Software Systems, iBaset, Werum, etc.), soit choisir les systèmes proposés par les constructeurs d’automatismes
(Aspentech, Brooks Software, Invensys, Siemens, etc.). Après une décennie de consolidation, ces derniers ont fini par s’emparer de près de la moitié d’un marché mondial estimé par AMR Research à 1 milliard de dollars en 2004. Ils
dominent en Europe et en Asie, et font jeu égal aux Etats-Unis avec les éditeurs spécialisés.Plus récemment, l’investissement de SAP et d’Oracle dans les ateliers a compliqué ce choix. Après le rachat de Lighthammer, éditeur spécialisé dans les analyses de données et de la performance dans la fabrication
(Enterprise Manufacturing Intelligence, ou EMI), l’éditeur allemand propose, depuis l’automne dernier, la solution SAP xMII (xApp for Manufacturing Integration and Intelligence). Cette dernière se montre toutefois plus complémentaire
que concurrente des outils de MES. En revanche, Oracle développe déjà des fonctionnalités d’EMI et de MES. A savoir l’ordonnancement, la gestion intégrée de la maintenance et de la production, la gestion de la qualité et la gestion du
cycle de vie des processus et des produits (P&PLM). Ainsi, 48 % des industriels interrogés dans le monde par AMR Research estiment déjà trouver des fonctionnalités de MES chez leur éditeur de PGI. Néanmoins, 30 % préfèrent utiliser un
éditeur spécialisé.Tandis que les industriels attendent une meilleure visibilité de leur production, les distributeurs cherchent à mieux capter et analyser les informations client à travers des programmes de fidélité multicanaux, afin de mieux comprendre
la demande et d’optimiser leurs prix de vente et leurs promotions. Par ailleurs, ils souhaitent renouveler leurs applications de gestion opérationnelle des points de vente. Lesquelles prennent en compte des processus comme la gestion
d’inventaire et de réapprovisionnement, la gestion des commandes, la gestion du personnel ou de la fidélité.

Un patrimoine applicatif vieillissant

En effet, la plupart des systèmes de gestion des marchandises déployés n’ont pas été conçus pour lancer des initiatives tournées vers le consommateur. Entre autres, l’assortiment localisé, la visibilité globale des stocks,
l’optimisation des prix et des promotions ou la détection de la demande en temps réel. De plus, certains systèmes ne possèdent pas la capacité de traiter efficacement les énormes volumes de données qui résulteraient d’une gestion des
stocks à l’unité (Stock Keeping Unit, ou SKU). Plus généralement, la distribution souffre d’un patrimoine applicatif vieillissant, dont les coûts de maintenance ne cessent de croître. Près de la moitié des applications déployées chez
les distributeurs ont été développées ou sont maintenues en interne.Autant de raisons qui participent à l’actuel rebond mondial des investissements informatiques dans la distribution, après plusieurs années difficiles. Pierre Audoin Consultants estime que le marché ouest-européen des logiciels et
services pour le secteur du commerce de détail progressera de 6,8 % par an d’ici à 2009. Reste à savoir si les éditeurs spécialisés sauront profiter de cette éclaircie, alors que SAP et Oracle montent en puissance leur offre dédiée à la
distribution.

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Boris Mathieux