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Leslie Hughes (Corbis) : ” Nous sommes au second rang mondial des distributeurs d’images “

Malgré l’annonce du licenciement des photographes de son agence française, Corbis entend continuer la production par partenariats. Lelsie Hughes, présidente marketing et produit, envisage le futur de Corbis avec un regard serein.

01net. : Comment définissez-vous le métier de Corbis ? Leslie Hughes : Nous sommes un agent distributeur d’images pour les photographes, les musées ou les institutions. Nous représentons et vendons ainsi leur travail sur plusieurs marchés : l’édition, la publicité, le packaging de produits. En ce sens, le Web est aujourd’hui le canal de distribution le plus efficace pour l’image. Combien d’images composent votre fonds numérique ? Près de 3 millions à ce jour.Et demain ? En 2002, nous numériserons plus d’images que nos concurrents. Nous pensons scanner et mettre en ligne 250 000 images analogiques. Parallèlement, nous allons aider nos photographes à faire la transition, quand c’est possible, vers la photographie numérique. J’ajoute que la production est toujours nécessaire, et qu’elle continuera chez Corbis.Quelles images se vendent le mieux ? Notre base de données est si vaste qu’il est difficile de faire ressortir un artiste parmi les autres. Cependant, nous commençons à voir quels types d’images séduisent quels marchés. Ainsi, pour le secteur du packaging ou de la publicité, le type d’images dont on a vendu le plus de licences sont celles de ” gens vrais “, car tout un chacun peut s’y retrouver.Les photos de personnes d’origines ethniques diverses ou d’âges différents se vendent également dans de bonnes proportions, tout comme des photos qui communiquent des concepts fédérateurs : famille, honnêteté, santé, liberté, apprentissage, et d’autres valeurs communes. Le marché de l’édition s’intéresse plus aux images qui racontent ” l’histoire derrière l’histoire “.Les images qui illustrent différents modes de vie se vendent aussi très bien, les photos de célébrités sont très demandées, tout comme les images issues de collections d’art.Justement, les images artistiques se vendent-elles bien ? L’utilisation première des images artistiques reste l’édition. Elles représentent moins de 5 % de notre chiffre d’affaires, mais elles se vendent partout dans le monde. Elles sont moins nombreuses, dans notre fonds d’archives, que les images d’actualité.Ces dernières représentent plus de 20 % de notre chiffre d’affaires. C’est pourquoi nous voulons créer des partenariats avec nos photographes afin d’offrir un vaste panel évolutif de contenus pour répondre aux besoins du marché.Qui sont vos partenaires sur le marché de l’art ?Corbis est en relation avec plus de 70 musées et collectionneurs. Parmi les plus connus, le musée de l’Hermitage à Saint-Petersbourg, les archives iconographiques de Barcelone, en Espagne, Christie’s, la National Gallery de Londres, ou encore Ansel Adams.Dans tous ses partenariats avec ces institutions, Corbis représente et distribue une partie des images des musées, ou tous leurs fonds de collections.Quelle est votre évaluation du marché de l’image numérique en ligne ? Nous considérons les marchés en fonction du secteur d’activité et des zones géographiques. Pour ce qui est du secteur d’activité, les opportunités sont énormes, tant sur le marché du grand public que sur celui des professionnels, de la presse et des magazines, des maisons d’éditions, de la publicité.Pour ce qui est des zones géographiques, le monde entier avance dans la même direction, mais à des rythmes différents. Les Etats-Unis ont été les premiers à adopter Internet comme lieu privilégié de recherche et d’achat d’images, mais l’Allemagne, l’Angleterre et la France ne sont pas loin derrière.La raison pour laquelle ce type de système avance bien, c’est que l’accès direct par Internet, la recherche et la livraison des images sont bien plus rapides qu’avec les images analogiques, et que, en plus, le client a tout contrôle pour effectuer ses choix.Quels sont les pays les plus actifs en termes d’achats photographiques en ligne ? Les Etats-Unis sont clairement en tête, mais l’Allemagne, l’Angleterre et la France ne sont pas très loin derrière. L’Italie est un grand utilisateur d’images en ligne à cause de sa grande tradition en matière d’édition. Aujourd’hui, la majorité des marchés acceptent et utilisent des images numériques.Quels sont les objectifs de Corbis en termes de parts de marché ?Nous souhaitons continuer à croître, mais en tant que société privée, nous ne divulguons aucune information financière sur la question. Nous nous positionnons au second rang mondial des distributeurs d’images, d’après ce que nous savons de nos concurrents, Getty par exemple.Pour l’avenir, nous cherchons à être le premier choix de nos clients. Nous fournissons un service. Plus que jamais, il faut que ce dernier soit rapide, facile, efficace et agréable d’utilisation. Nous avons ouvert un nouveau chemin dans le monde numérique. Il y a eu des accrocs, mais nous avons toute confiance pour atteindre nos objectifs.

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Propos recueillis par Mélusine Harlé