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” Les sales gosses de la publicité en ligne “

Avant, la publicité sur internet, c’était simple : il y avait surtout des encarts timides, bien rangés, en haut, en bas, sur les côtés. Par inadvertance,…

Avant, la publicité sur internet, c’était simple : il y avait surtout des encarts timides, bien rangés, en haut, en bas, sur les côtés. Par inadvertance, il arrivait que l’on cliquât dessus. Mais on fermait alors le site sur lequel on venait d’être expédié, et le mal était réparé. C’était la préhistoire du web, tout ça, la publicité à papa.Les bandeaux auxquels personne ne prenait garde ont laissé les lieux à une foultitude de nouveaux formats. Et ceux-ci sont plutôt du genre “sales gosses “. Ils poussent du coude, sautent partout, coupent la parole, éructent. Il y a les “pop up”, ces fenêtres qui apparaissent à tout bout de champ et que l’on doit fermer environ trois cent mille fois par demi-heure ?” certains restent même plantés au milieu de votre écran, devant votre regard ahuri, ou bien possèdent un faux bouton de fermeture, piège idiot et grossier qui fonctionne à coup sûr. Il y a leurs petits cousins, les “pop under”, ces fenêtres identiques à celle de votre navigateur et qui se glissent par dessous. En février, surfer sur Yahoo.fr ouvrait, dans certains cas, une fenêtre identique sur le site d’Amazon. Pratique pour gonfler artificiellement les taux de fréquentation ou le temps d’exposition. Il y aussi la publicité interstitielle, qui, selon une agence spécialisée, “stoppe toute activité de surf chez l’internaute en lui ôtant toute possibilité de contrôle ; l’effet de surprise est total et permet une forte mémorisation des messages “.Mettre une publicité sous le nez de l’internaute ne suffit donc pas : il ne faut pas qu’il puisse aller humer un autre air. Ces nouvelles formes de publicité ont beau utiliser les technologies les plus modernes, elles rappellent finalement le temps des premiers spots télévisés, dont le but était de faire rentrer à grands coups de slogan une marque dans les crânes : “Du Boursin, du Boursin, du Boursin”, disait la première publicité pour ce fromage, en en répétant effectivement le nom jusqu’au mal de tête ! A la télévision, la publicité a heureusement appris la subtilité. Sur le web, elle est encore chaussée de gros sabots. Les créatifs se rappelleront sans doute, à loccasion, que trop de publicité tue la publicité. Surtout quand elle est si mal élevée.

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Guillaume Deleurence