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Les projets informatiques de passage à la norme comptable IFRS accumulent le passif

Les groupes français cotés ont sous-estimé l’ampleur du chantier. Leurs systèmes d’information ne sont pas à jour.

Plus de trois mois après la date officielle du passage ?” soit le 1er janvier dernier ?”, seuls 28 % des 700 groupes français cotés en Bourse ont déjà communiqué des informations
financières aux nouveaux standards. Telles sont les conclusions du 3e baromètre KPMG Cartesis sur l’état d’avancement des chantiers
IFRS, portant sur l’étude de 100 cas.Si ces sociétés ne sont légalement tenues de publier leurs états financiers qu’à l’occasion des comptes annuels de 2005 (le 31 décembre au plus tard), elles devront mettre les bouchées doubles dans les semaines à
venir. D’autant que le marché s’attend à une publication conforme dès le 30 juin, pour assurer les comparaisons futures.Comment expliquer ce retard ? Les groupes ont, semble-t-il, sous-estimé l’ampleur de la phase d’adaptation et de développement des systèmes d’information et des procédures internes. Début 2005, 54 %
d’entre eux n’avaient pas achevé cette étape, alors que 67 % déclaraient, lors du 2e baromètre, qu’ils la finaliseraient au cours du second semestre 2004.

Impliquer les responsables locaux à l’international.

Pour Grégoire Michel, directeur marketing France de Cartesis, la principale difficulté concerne la collecte des données. Alors que, jusque-là, la consolidation était centralisée, les normes IFRS obligent à chercher l’information
là où elle se trouve. C’est-à-dire dans les filiales.‘ Par exemple, ces normes exigent de valoriser le parc immobilier à sa valeur marchande. Or, depuis Paris, comment connaître le marché foncier de Hong Kong ? Les responsables locaux doivent être
impliqués. ‘
Cette décentralisation des saisies favorise l’adoption de solutions de consolidation reposant sur une architecture web. Ce qui expliquerait que les progiciels de consolidation et de reporting arrivent en tête des
progiciels à changer ou à adapter (69 %).Une autre difficulté est de fiabiliser les données et de constituer un référentiel unique susceptible de servir aux autres chantiers réglementaires menés en parallèle, tels que
la Loi de sécurité financière (LSF) ou Sarbanes-Oxley. ‘ Il s’agit également, note Pierre Moine, responsable avant-vente de Cartesis France,
de faire communiquer des populations qui, jusque-là, n’avaient pas l’habitude d’échanger ‘. Ainsi, lors de l’élaboration des budgets aux normes IFRS, les contrôleurs de gestion sont amenés à se
greffer sur le même système d’information que les comptables.Au-delà de l’échéance 2005, les groupes cotés n’en auront pas fini avec IFRS. Puisque les instances régulatrices préconisent ?” à horizon 2007 et 2009 ?” d’enregistrer les écritures directement
depuis le progiciel de gestion intégré. Des solutions jusqu’alors peu concernées par le changement de normes.

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Xavier Biseul