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Les processus métier sont au c?”ur des nouvelles plates-formes e-business

Les serveurs d’applications J2EE et.Net s’étoffent de fonctionnalités d’intégration et d’agrégation de composants orientées autour des processus de l’entreprise.

Nombreuses sont les entreprises à la recherche d’une plate-forme e-business globale, qui puisse masquer la technique pour se focaliser sur le métier. “Le serveur d’applications va devenir une commodité. L’important, aujourd’hui, c’est la rapidité avec laquelle on intègre ses applications et ses partenaires au sein de processus métier en perpétuelle évolution”, assure Steve Mills, vice-président d’IBM Software. Des besoins auxquels les éditeurs de serveurs d’applications portent un intérêt soudain face à la consolidation de leur marché.En effet, jusqu’à présent, aucun outil de modélisation de processus n’était livré avec les serveurs d’applications. Face à ce manque, les développeurs n’ont, jusqu’ici, pas eu d’autre choix que d’implémenter les processus métier directement dans du code, figeant, par la même occasion, l’évolutivité des applications. Difficile également, sans outil d’EAI (intégration d’applications d’entreprise), d’éviter les liaisons point à point avec différentes applications impliquées dans le projet.

Découpler la logique métier pour réagir plus vite

Pour résoudre ces problèmes, les éditeurs ajoutent deux nouvelles couches à leur plate-forme logicielle. La première ?” l’intégration ?” vient doper l’accès aux données. Les composants dialoguent alors avec les ressources de l’entreprise au travers d’un bus EAI. Et ce dialogue ne se limite plus à un simple échange de données : les services web et les connecteurs JCA permettent d’invoquer des méthodes distantes.La seconde couche ?” dite de Business Process Management (BPM) ?” se glisse au-dessus des composants. C’est elle qui pilote leur exécution en fonction des processus métier. Modélisés en XML, ces derniers sont, eux, exécutés par un moteur de workflow. Pour parvenir à mettre en ?”uvre cette architecture, il faut découpler la logique métier de son implémentation technique. “Ce découplage suit la même évolution que celle subie par la gestion des bases de données, qui fut séparée des applications, donnant ainsi naissance aux systèmes de gestion de bases de données (SGBD)”, constate Jean-Marie Chauvet, associé de Dassault Développement. Dans ce contexte, une application devient un ensemble de processus ?” commande client, par exemple ?”, qui pilotent des composants métier de plus faible granularité (ajouter un client). Ceux-ci peuvent aussi implémenter des règles de transformation d’une application à l’autre. Un seul langage permet donc de répondre à tous les besoins de l’entreprise. En modélisant son activité, celle-ci est en mesure de relier rapidement plusieurs logiciels ?” progiciel de gestion intégré, gestion de la relation client, SGBD, etc. ?” pour construire une “méta-application” plus facile à maintenir et à faire évoluer. Celle-ci constitue la colonne vertébrale des projets e-business.

Il faut posséder un puissant outil d’intégration

Le découplage entre la logique métier et son implémentation technique permet aussi aux non-informaticiens de participer à l’évolution du système d’information. En effet, la modélisation des processus s’effectue graphiquement et ne nécessite aucune compétence informatique. Chaque département de l’entreprise peut donc assembler des processus élémentaires selon ses besoins pour créer des applications départementales sur mesure.Cette démarche initiée par Bowstreet est aujourd’hui reprise par tous les éditeurs. Les processus métier sont généralement sauvegardés dans un dialecte XML ?” Xlang pour Microsoft, WSFL pour IBM, etc. Les traitements et les règles de transformation plus complexes sont codés dans des feuilles de style XSLT, des EJB ou des composants COM+. Ceux-ci sont ensuite exécutés par le serveur d’applications en fonction des appels émis par le moteur de workflow, lui-même alimenté par les fichiers Xlang, WSFL, etc. Le c?”ur de ces nouvelles plates-formes est donc le moteur chargé d’exécuter les processus métier de l’entreprise. Dans cette logique, courtier de messages (message broker) et moteur de workflow fusionnent et apparaissent comme des ressources totalement indissociables. Ainsi en est-il donc de l’EAI et des serveurs d’applications.En revanche, modéliser des processus transversaux sans se soucier des technologies sous-jacentes nécessite un puissant outil d’intégration. Microsoft propose un premier niveau d’intégration avec sa machine virtuelle CLR (Common Language Runtime). Cette plate-forme permet, en effet, d’exécuter des applications hétérogènes écrites en Cobol, en C#, en Perl, en C++, etc. Lorsqu’il faut puiser des informations dans un progiciel ?” SAP, Siebel, etc. ?”, les connecteurs de Biztalk prennent le relais. De son côté, Iona homogénéise le dialogue interapplicatif ?” J2EE, Corba, DCOM ?” sur un bus XML via des services web. BEA et IBM ?” les deux chefs de file du marché J2EE avec, respectivement, 41 et 31 % de parts ?” s’appuient, quant à eux, sur leurs serveurs d’applications Weblogic et Websphere, qu’ils étendent par une couche EAI. IBM se repose sur des connecteurs fournis par des partenaires, tandis que BEA a choisi de se concentrer sur JCA (J2EE Connector Architecture). Cette approche séduit John Cheesman, directeur technique de Webgain, pour lequel “l’avenir des connecteurs EAI se nomme JCA, car c’est un standard de la plate-forme J2EE “.Reste que, pour faire dialoguer l’ensemble des applications entre elles, certains éditeurs ne possédaient pas de middleware orienté messages. La solution OEM la plus souvent retenue pour mettre en ?”uvre JMS (Java Message Service) a alors été Sonic MQ, de Progress Software.

Une grande flexibilité, mais des applications morcelées

Enfin, par leur support bilatéral, les services web constituent le principal outil d’intégration entre J2EE et.Net. “Ils sont le JCA de Microsoft”, n’hésite pas à caricaturer Laurent Avignon, d’Octo Technologies. Rien n’empêche, en effet, chaque application.Net de proposer un connecteur Soap-WSDL pour s’interfacer avec une plate-forme J2EE. Et vice-versa.L’architecture à base de processus et de composants apporte une plus grande flexibilité, mais elle morcelle également des applications hier monolithiques. La définition de l’interface utilisateur s’effectue désormais au niveau des composants de plus faible granularité. Chacun de ces derniers disposant d’une interface homme-machine représente un point d’entrée dans le processus. Les interactions homme-machine sont d’ailleurs modélisées directement au sein de l’outil de BPM. L’apparition des offres de portail permet d’agréger ces composants pour recomposer une interface utilisateur homogène et personnalisée.En facilitant leur assemblage en fonction d’un profil utilisateur, le portail accélère, lui aussi, la construction d’applications sur mesure. Ces dernières prennent la forme de sites à destination, entre autres, des employés, des partenaires et des clients.

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Frédéric Bordage