C’est connu : quand le temps est à l’orage, on part se mettre à l’abri et on cherche à s’occuper différemment. Les projets informatiques “classiques” ayant un peu de mal à redémarrer en ce moment, ils ont tendance à se trouver d’autres terrains d’application. Ici, un éditeur va primer des projets technologiques visant à “rendre le monde meilleur” (vaste programme !) ; là, une fondation finance la lutte contre la “fracture numérique “. Ailleurs encore, on développe des bases de données sur l’économie solidaire et le commerce éthique. Bref, l’informatique se cherche ses nouveaux héros. Tous ces efforts sont louables. Mais, en termes de communication, ils sont déjà un peu dépassés, si l’on en croit le vieil aphorisme de l’économiste Henry Mintzberg : “Hier, les managers ne faisaient que manager l’entreprise, les leaders la dirigeaient ; aujourd’hui, les leaders ne font que la diriger, les héros la sauvent ; demain, les héros ne feront que la sauver, et les dieux en seront les rédempteurs.” La barre est haute : ce ne sont plus des héros qu’il nous faut, mais des dieux ! Surtout, cette nouvelle tendance est un arbre qui cache la forêt : aujourd’hui, c’est bien dans l’entreprise qu’il faut chercher les nouveaux relais de croissance et de développement. Ce qui veut dire s’atteler en priorité aux problèmes de fond : la connaissance intime de ses clients, l’amélioration de ses process, l’optimisation de ses coûts. Pour les DSI, cela signifie développer leur capacité à faire les bons choix techniques. Donc, d’une part, maîtriser le mieux possible cette technique qui, elle, n’arrête pas de développer ses ramifications ; et, d’autre part, motiver les équipes chargées de la mettre en application. Plus l’informatique est simple pour l’utilisateur final ?” que celui-ci soit interne ou externe à l’entreprise ?”, plus elle est compliquée à mettre en ?”uvre. Ils sont là, les vrais dieux d’aujourdhui : sur le terrain, la tête dans les étoiles, peut-être, mais les mains dans le cambouis digital.
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