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Les jeunes Britanniques piratent en masse la musique, mais créent l’espoir

Une étude de la British Music Rights montre qu’outre-Manche les jeunes raffolent du P2P. L’organisme y voit un marché d’avenir.

Sous l’intitulé ‘ Que veut réellement la génération MySpace ? ‘, la
British Music Rights (BMR), équivalent de notre Sacem nationale, vient de publier
les résultats d’une enquête menée en février et mars 2008 auprès 1 100 jeunes Britanniques âgés de 14 à 24 ans, avec un âge moyen de
22 ans. Les résultats s’avèrent très instructifs, tout comme les conclusions qu’en tire la BMR.Dans cette avalanche de chiffres, on retiendra qu’ils sont 95 % au total à affirmer copier de la musique gratuitement ‘ d’une façon ou d’une autre ‘ : duplication de CD, disque
dur à disque dur, etc. 62,5 % des sondés indiquent utiliser un client P2P pour télécharger illégalement des MP3. En moyenne, 53 morceaux sont téléchargés par mois. Certains indiquent se procurer plus de 5 000 morceaux
mensuellement.Ils sont 42 %, sur ces mêmes réseaux peer to peer, à avoir déjà permis à d’autres internautes ‘ d’uploader ‘ des morceaux. Comportement que la plupart considèrent comme
‘ altruiste ‘.L’étude nous apprend également que 90 % d’entre eux possèdent un lecteur MP3, avec en moyenne 1 770 morceaux dessus… dont plus de la moitié n’a pas été payée, c’est-à-dire ni téléchargée légalement, ni obtenue depuis un
CD acheté dans le commerce.

‘ Une fantastique opportunité pour l’industrie du disque ‘

Ces chiffres ne tranchent pas radicalement avec les autres études publiées aux Etats-Unis et dans le reste de l’Europe. Ce qui change ici, c’est le ton, étonnamment confiant, de la British Music Rights : ‘ Il
y a une fantastique opportunité à saisir pour l’industrie de la musique. Cette étude montre combien les personnes interrogées aiment la musique et lui donnent de la valeur, même si celle-ci n’est pas encore mesurable économiquement. ‘
La BMR relève plusieurs raisons d’espérer. Ainsi, 80 % des utilisateurs de P2P seraient prêts à payer pour un système légal d’échanges de fichiers, proche du P2P. Et 60 % des sondés continueraient d’acheter des CD si une telle
solution existait. En moyenne, 16 % du budget mensuel de ces jeunes demeure consacré à la musique, dont plus de la moitié (60 %) pour des concerts.Deux comportements ont été isolés : celui du fan, capable d’investir de l’argent dans un artiste, et celui du défricheur, qui veut expérimenter la musique et partager ses opinions avec son entourage. Ces comportements sont
complémentaires et confirment une effervescence qui, si elle est dirigée à bon escient, pourrait, selon l’organisme, sauver l’industrie du disque.‘ La génération des 14-24 ans adore la musique, sûrement bien plus que toutes les générations précédentes ‘, insiste la BMR dans son étude. Dans celle-ci, on peut aussi lire que la
moitié des sondés jouent d’un instrument de musique et qu’un tiers de ces musiciens en herbe a publié ses propres morceaux sur un site de réseau social. L’essoufflement de la filière musicale n’est peut-être pas si proche que certains le pensent.

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Mickaël Haloup