Passer au contenu

Les fabricants de baladeurs priés de baisser le volume

Pour limiter les risques de pertes d’audition, la Commission européenne demande que le temps d’exposition à un niveau sonore de 80 décibels soit limité à 40 heures par semaine.

Dix millions de personnes dans l’Union européenne s’exposent aujourd’hui à des lésions auditives simplement parce qu’ils écoutent de la musique sur leur baladeur. La Commission européenne a rappelé ce chiffre aujourd’hui, 28 septembre 2009, en même temps qu’elle annonçait des mesures pour limiter les risques liés à l’utilisation de ces appareils. Bruxelles souhaite en effet imposer aux fabricants de nouvelles normes techniques de sécurité.

Ces mesures visent à limiter non seulement le volume sonore mais aussi la durée d’exposition. « Le temps d’exposition à un niveau sonore de 80 décibels (dB) est limité à quarante heures par semaine et le temps d’exposition à un niveau sonore de 89 dB, à cinq heures par semaine », indique la Commission dans un communiqué.

Les fabricants de baladeurs, mais aussi de téléphones portables, devront faire en sorte que leurs appareils se conforment dès l’allumage (sans réglage supplémentaire) à ces nouvelles règles.

La réglementation en vigueur jusqu’à présent imposait seulement une limitation à 100 dB du niveau sonore des baladeurs, sans l’accompagner d’une durée d’écoute. La France l’applique officiellement depuis le 1er mai 2006.

Des réglages débrayables

Mais Bruxelles souhaitait aller plus loin, s’appuyant sur un avis scientifique publié en octobre 2008. Cette étude rapportait qu’un utilisateur exposé à un niveau sonore de plus de 89 dB pendant plus de cinq heures par semaine risquait une perte d’audition irréversible au bout de cinq ans.

Bruxelles se donne au maximum vingt-quatre mois pour publier ces nouvelles normes, dont la rédaction est confiée au Cenelec, l’organisme de normalisation de l’UE. Une fois votée par les instances européennes et publiée au Journal officiel de l’UE, elles s’appliqueront de facto aux industriels.

La Commission européenne ne leur impose aucune solution technique pour les mettre en œuvre. Pas plus qu’elle ne limite l’usage. Les utilisateurs pourront ainsi choisir des niveaux d’exposition plus élevés, à « condition qu’ils aient été intentionnellement sélectionnés » sur l’appareil audio.

Les fabricants auront toutefois l’obligation d’informer clairement les utilisateurs sur les risques qu’ils encourent et de les mettre en garde sur la manière de les prévenir, « notamment quand les écouteurs originaux ont été remplacés par un autre modèle et qu’il en résulte un volume sonore plus élevé et dangereux ». Cela pourrait passer par l’affichage de messages d’alerte sur l’écran des appareils. Mais là encore, Bruxelles ne veut rien imposer aux industriels afin de ne pas entraver leur capacité d’innovation.

Reste à savoir si des contrôles seront mis en place pour vérifier le respect de ces règlements. En 2008, une étude de l’UFC-Que Choisir démontrait que sur dix-huit produits commercialisés dans les magasin spécialisés et les grandes surfaces, dix se révélaient non conformes à la réglementation sur la sécurité acoustique.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Long