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Les entreprises doivent préparer leur réseau au passage à IPv6

La migration vers la prochaine version du protocole internet sera inéluctable. Mais elle sera plus douce si les entreprises l’anticipent dans leurs futures mises à jour réseau.

Si IPv6 n’est pas aujourd’hui encore une réalité, le passage à la dernière mouture du protocole IP doit néanmoins se préparer dans le réseau d’entreprise. Il est préférable de commencer à penser les architectures en prenant en compte sa future utilisation. Même si celle-ci ne se concrétisera que lorsqu’elle présentera un intérêt économique et fonctionnel. Le besoin viendra avec la nécessité de disposer d’un grand nombre d’adresses IP visibles sur internet. Aujourd’hui, pour traduire ces dernières, nombre d’entreprises utilisent un mécanisme NAT (Network Address Translation). Il permet d’avoir dans le réseau local plusieurs adresses internes pour une seule visible de l’extérieur. L’exemple typique d’application est celui de la visioconférence. “Les outils spécifiques sont chers, ils doivent être installés dans des salles spécialisées, et ne sont donc accessibles qu’à un nombre restreint d’utilisateurs simultanés. Avec un logiciel sur chaque poste, on peut donner accès aux fonctions de visioconférence à tous les utilisateurs, à moindre coût “, explique Patrick Cocquet, vice-président de l’IPv6 Forum et directeur général de 6Wind, jeune société française spécialisée dans les routeurs d’accès compatibles avec IPv6.

Pas de mises à jour spécifiques après la migration

Outre la fourniture d’un grand nombre d’adresses, IPv6 est mieux adapté à la visioconférence, notamment, grâce à sa capacité à gérer la qualité de service ou le Multicast (adressage multiple pour envoyer la même information à plusieurs destinataires sans démultiplier le volume de données). L’autre vecteur du passage à cette nouvelle version du protocole sera sa mise en ?”uvre en standard dans les systèmes d’exploitation ?” comme Windows lorsqu’il arrivera, ou la plupart des Unix aujourd’hui ?” ; dans les progiciels les plus diffusés ; et dans les matériels réseaux ?” certains en sont déjà pourvus.Pour les applications comme pour le réseau, la migration vers IPv6 ne devrait pas donner lieu à des mises à jour spécifiques. Elle devrait se faire “lors des phases normales de renouvellement des logiciels et matériels “, affirme Patrick Cocquet. Les coûts pour l’entreprise seront donc limités. “Les intranets feront le pas avant internet, car les premiers besoins apparaîtront d’abord au niveau des systèmes internes de communication.”Du côté des infrastructures publiques, le passage à IPv6 ne devrait pas se faire avant trois ans ?”“Il concernera d’abord l’accès, puis les c?”urs de réseau “, estime Patrick Cocquet. Ce n’est aucunement problématique, puisque la conversion peut s’effectuer au niveau du routeur d’accès de l’entreprise. On doit donc envisager une longue phase de cohabitation d’IPv4 et IPv6, y compris à l’intérieur de l’entreprise, puisque toutes les applications ne migreront pas simultanément. Il existe pour cela plusieurs méthodes.Reste que, même si le premier pas n’est pas encore fait, il est judicieux de mener dès à présent une réflexion sur les architectures du réseau d’entreprise : en anticipant, on peut le préparer à cette cohabitation et éviter, par exemple, la multiplication des îlots IPv6, qui serait plus complexe à gérer.

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Annabelle Bouard