Les critères de choix

Quatre répartiteurs de charge : Déploiement

Au-delà de l’installation elle-même, qui ne pose pas de difficulté majeure ?” sauf peut-être pour la configuration des interfaces réseaux ?”, le déploiement d’une solution de répartition de charge implique de créer la ou les fermes de serveurs, ou d’adapter l’existant aux exigences de l’équipement de répartition de charge choisi.

C’est à la complexité de cette phase que nous nous sommes intéressés. La logique voudrait que l’on crée d’abord les objets représentant les serveurs réels eux-mêmes, dont on définira au passage les propriétés individuelles (serveur de secours associé, pondération, adresse IP, nom, nombre maximal de connexions autorisées, etc. ). Ensuite, vient la définition de groupes de serveurs auxquels ou pourra associer une adresse IP virtuelle, voire un port TCP spécifique, ce qui permet à plusieurs serveurs ou applications Web d’utiliser la même adresse IP.

Dans la pratique, la configuration effective des équipements contraint à de nombreux allers-retours, ce qui la rend fastidieuse. Autre étape importante de la mise en ?”uvre, le choix des algorithmes. Là encore, de fortes inégalités se font jour selon que les équipements ont été conçus par des fabricants de commutateurs, comme Alteon ou Foundry Networks, ou par des éditeurs de logiciels, tels que Radware et F5. Ainsi, chez Foundry, la définition de l’algorithme reste complexe et manque de finesse, tandis que le Big-IP HA+ de F5 présente l’une des méthodes de mise en ?”uvre les plus intuitives de ce banc d’essai.

Tous ont cependant un point commun : la répartition de charge en fonction des adresses de pages (URL) reste difficile à exploiter. C’est finalement le ServerIronXL, de Foundry Networks, qui s’en sort le mieux, devant l’ACEdirector3, d’Alteon. Mais, au bout du compte, on ne peut que regretter que leur définition ne soit efficace que moyennant un apprentissage plus ou moins long d’une syntaxe particulière des lignes de commande dédiées au filtrage.

ServerIron XL de Foundry Networks

ACEdirector3 d’Alteon

Équilibrage de charge

La fonction première de ces équipements est de répartir le trafic entre plusieurs serveurs. Elle repose sur l’algorithme de répartition utilisé, mais, selon nos tests, la conception du serveur lui-même peut jouer un rôle important. Nous avons, par exemple, observé des différences dans le temps de latence engendré par le répartiteur.

Le temps minimal de chargement d’une page varie de 0,01 seconde avec les modèles d’Alteon, de F5 ou de Foundry Networks, à près d’une demi-seconde pour celui de Radware. L’ACEdirector3 se distingue des autres modèles testés par la distribution des fonctions de routage sur des circuits spécialisés (Asic) associés à chaque port. Un choix architectural qui lui permet d’être le plus rapide de ce test d’équilibrage. Concernant les algorithmes eux-mêmes, l’absence de moyen de contrôle sur leur comportement rend les mesures difficiles.

Le modèle de F5 mis à part, nous avons constaté une tendance à l’instabilité des résultats d’une série de tests à une autre. Pour le ServerIronXL et l’ACEdirector3, la méthode de répartition est identique : l’algorithme détecte en temps réel le nombre de connexions actives et dirige la requête de l’utilisateur vers le serveur le plus disponible. Pour le WSD-Pro+, Radware se base sur le nombre d’adresses IP pour lesquelles une session est ouverte.

L’algorithme utilisé par F5 est beaucoup plus complexe. Il dirige le trafic vers le serveur qui offre à la fois les meilleurs temps de réponse et le moins de connexions actives, mais en se fondant sur la moyenne des mesures effectuées dans un intervalle déterminé.

Big-IP HA+ de F5.

ACEdirector3 dAlteon

Quatre répartiteurs de charge : Montée en charge

Placé en amont d’une ferme de serveurs web, le répartiteur de charge sera le premier concerné par un accroissement du trafic. Notre laboratoire s’est donc intéressé au comportement des modèles face au doublement du nombre de requêtes clients, puis aux capacités d’adaptation du répartiteur à une ferme de serveurs composée de machines de puissance inégale. Pour le ServerIronXL et le Big-IP HA+, les temps de réponse pour 480 requêtes clients simultanées sont inférieurs au double de ceux résultant de 240 requêtes.

A l’inverse, l’ACEdirector3 et le WSD-Pro+ ont tendance à voir se dégrader les temps de réponse. Les modèles d’Alteon et de F5 savent le mieux tirer parti de l’augmentation de puissance que procure l’ajout d’un serveur plus évolué. Le WSD-Pro+ et le Server- IronXL traitent tous les serveurs sur un pied d’égalité, quelles que soient leurs capacités réelles. Au passage, nous avons découvert la seule fonction de contrôle du comportement de l’algorithme qu’autorisent ces quatre répartiteurs de charge.

Il est en effet possible d’indiquer par un numéro de priorité quels sont les plus puissants. L’impact est sensible sur les performances, qui s’en trouvent améliorées, sauf pour le Big-IP HA+, pénalisé par un algorithme qui fait appel aux serveurs les plus lents pour déterminer le plus rapide.

Méthodologie des tests

Big-IP HA+ de F5

ACEdirector 3 d’Alteon

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Paul Philipon-Dollet