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Les besoins de stockage se sont largement accrus

Cela fait maintenant dix ans que les lecteurs de bandes 36 pistes équipent les grands systèmes. Dix ans au cours desquels les bandothèques 3490 d’IBM et…

Cela fait maintenant dix ans que les lecteurs de bandes 36 pistes équipent les grands systèmes. Dix ans au cours desquels les bandothèques 3490 d’IBM et 9490 de StorageTek intègrent des cartouches atteignant au maximum les 800 Mo. Seulement voilà, les besoins de stockage se sont largement accrus. Et avec eux, la quantité de bandes entreposées et à manipuler. Les utilisateurs de grands systèmes envisagent donc, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, l’utilisation des supports de plus grande capacité, apparus sur le marché il y a environ trois ans. Il s’agit notamment du 9840 de STK et du Magstar 3590 d’IBM, dont les cartouches atteignent respectivement 20 et 40 Go. Sur mainframe, ce changement de technologie est relativement simple à mettre en ?”uvre.

Une conversion différente selon les fichiers

De la nature des fichiers stockés sur les anciens médias va dépendre la méthode de conversion. Certaines informations ne sont en effet conservées que dans une optique de sauvegarde. Leur durée de vie est donc limitée à quelques mois. Le changement de support ne requiert dans ce cas aucune opération particulière : les données en question disparaissent de leur mort naturelle au fil des sauvegardes tournantes. Les nouveaux fichiers sont, quant à eux, directement enregistrés sur les nouveaux médias. En revanche, les entreprises sont amenées, pour des raisons légales, entre autres, à archiver certaines informations. Dans ce contexte, lorsqu’elles décident de s’équiper de nouveaux lecteurs, deux options s’offrent à elles. L’une consiste à conserver dans un coffre les anciens lecteurs et les bandes concernées. L’autre solution, plus lourde, mais plus complète, n’est autre que la migration physique des fichiers dans le format de la nouvelle technologie. Celle-ci s’effectue en plusieurs étapes. La première consiste à sélectionner les fichiers qui doivent être migrés en fonction de leurs critères de rétention. Toutes les informations relatives à ces données sont répertoriées par un catalogue, hébergé sur le grand système, comprenant le nom des fichiers, leur emplacement, les conditions de conservation, leur historique, etc. Une fois cette sélection achevée, l’administrateur lance les commandes de copie à l’aide des utilitaires fournis par IBM et de scripts écrits en JCL ou en Rexx. D’autres jobs viennent compléter le processus en mettant à jour le catalogue des sauvegardes.IBM, StorageTek et Computer Associates ont chacun développé des logiciels – respectivement Tape Copy, Ext Migrator et Copy Cat – facilitant les étapes décrites ci-dessus. Ces trois utilitaires incluent notamment des tâches permettant d’enchaîner automatiquement les copies de fichiers, de mettre à jour les références dans le catalogue principal et de conserver automatiquement les références temporelles des fichiers dans les gestionnaires de cartouches (DFSM- Stmm d’IBM, CA-TLMS ou CA-1 de Computer Associates et Control-T de BMC). Ils réalisent en ce sens des opérations qui, la plupart du temps, sont accomplies manuellement. Et, de fait, ils ne sont pas indispensables : “Tape Copy réduit, il est vrai, le nombre des étapes dans le processus de migration. Mais nous ne l’avons pas utilisé, dans la mesure où nous pouvions fabriquer nous-mêmes les jobs à partir des utilitaires IBM existants “, explique André Eledjam, consultant à la Société Générale. De même, France Télécom (pour sa division Service national de la production informatique), ainsi que le Crédit Lyonnais, se sont passés de ces logiciels de migration pour assurer la conversion de leurs données.

Emuler les bandes et les médias

A l’instar de ces trois entreprises, beaucoup d’utilisateurs de mainframe engagés dans une procédure de conversion ne se contentent pas d’un simple changement de format de bandes, mais optent désormais pour un système de virtualisation. Un tel système, principalement constitué d’un serveur de disques, émule les lecteurs de bande et les médias. Relié à la nouvelle bandothèque, il y dévide les fichiers, de façon à optimiser le remplissage des bandes. Cegetel, qui a misé sur le VTS (Virtual Tape Server) de StorageTek, devrait ainsi passer de 90 000 cassettes de 400 Mo à moins de 10 000 cassettes de 60 Go, avec une capacité totale réévaluée au passage pour faire face à l’augmentation prévisible des volumes de données à sauvegarder. Un tel procédé facilite, par ailleurs, la migration des données, dans la mesure où l’utilisateur n’a pas à se préoccuper de leur emplacement final.Si les problématiques de conversion sont essentiellement le fait des grands systèmes, le monde ouvert, dont les bandothèques sont plus dédiées à la sauvegarde qu’à l’archivage, est aussi concerné par une telle migration de données. Celle-ci s’avère relativement simple dans certaines configurations, notamment lorsque le logiciel de gestion de stockage utilisé reconnaît les nouveaux dérouleurs de bandes, à l’aide du pilote de périphérique adéquat. La plupart des outils de sauvegarde – au moins ceux de Veritas, Legato, Tivoli ou encore Computer Associates – ont intégré une fonction de recopie. Les données stockées sur les anciennes bandes sont alors envoyées sur le serveur de sauvegarde sur lequel est installé le logiciel. Ce dernier se charge ensuite de les réinjecter vers les nouveaux médias et remet automatiquement à jour son catalogue. Le nom et les références temporelles des fichiers restent conservés.L’opération se complique, en revanche, si l’utilisateur décide, en plus des lecteurs, de changer de logiciel de gestion de sauvegarde. Car il n’existe aucune passerelle entre les catalogues des différents éditeurs dont les formats restent propriétaires. La solution la plus simple ? Abandonner l’ancien catalogue et laisser se créer une nouvelle base, au format de l’éditeur choisi. Mais, bien sûr, dans ce cas, toutes les références temporelles des fichiers sont perdues. L’autre option consiste donc à rapatrier les catalogues présents en début de chaque bande, à les convertir en ” langage universel ” et à les consolider dans le format du nouveau logiciel. De tels développements sont réalisés par des SSII spécialisées dans la restauration de données, comme Ontrack, ou par les revendeurs de logiciels de sauvegarde.

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Vincent Berdot