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Pour qu’un patient atteint de cécité puisse lire correctement, il suffit que l’image obtenue comporte 600 pixels. Pour identifier un visage, il en faut au moins un…

Pour qu’un patient atteint de cécité puisse lire correctement, il suffit que l’image obtenue comporte 600 pixels. Pour identifier un visage, il en faut au moins un millier. L’essor des rétines artificielles est donc lié au progrès de l’électronique qui doit accroître le nombre de cellules photoréceptrices dans l’implant. Les dernières générations possèdent des centaines de points de stimulation, ce qui concourt à restituer des images d’une meilleure définition. La puce électronique mise au point par l’équipe d’Eberhart Zrenner comporte 1 500 diodes qui génèrent une image de 38 x 40 points.

Les premiers tests ont eu lieu sur trois patients qui ont été capables d’identifier des formes et des objets. L’un d’eux a pu se déplacer seul dans une pièce, lire la position des aiguilles d’une horloge, reconnaître des lettres ou distinguer des nuances de gris. « C’est une belle avancée, comparable à un paralytique avec une blessure à la colonne vertébrale qui se lève et qui marche », a déclaré Robert MacLaren, professeur d’ophtalmologie à l’université d’Oxford.

Matériau biocompatible exigé

La performance est d’autant plus intéressante qu’elle ne requiert pas un appareillage encombrant comme une caméra et des lunettes particulières. Ici, le dispositif est implanté au niveau sous-rétinien et nécessite la pose sous-cutanée d’un câble très fin afin d’être relié à une batterie miniaturisée, placée sous la peau derrière l’oreille. Le coût matériel se situe entre 20 000 et 50 000 euros. Avant qu’une telle rétine ne soit pleinement opérationnelle, les chercheurs ont deux défis majeurs à relever.

Augmenter la résolution des cellules photoréceptrices, pour atteindre le nombre de pixels nécessaires à une vision suffisamment claire. Et trouver le matériau biocompatible idéal, afin de réduire au maximum la distance entre les électrodes et les neurones, pour que la puce ne perde pas ses propriétés fonctionnelles au fil du temps. Car le tissu rétinien réagit du fait de la dégénérescence et au contact de l’implant.

D’autres équipes de par le monde travaillent sur les rétines artificielles. La société américaine Second Sight a obtenu des résultats similaires à ceux de l’équipe du professeur Zrenner. En France, celle de Serge Picaud, chercheur à l’Institut de la vision à Paris, travaille sur un prototype à base de nanoparticules de diamant. Ce matériau dispose d’atouts prometteurs de par ses propriétés électroniques et de sa biocompatibilité…

Article paru dans l’OI-SVM n° 236 le 1er mars 2011

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Rémi Langlet (OI-SVM)