Puces neuromorphiques, énergie éolienne ou impression 3D… Les années passent et les technologies distinguées par le MIT Technology Review parviennent encore à nous épater. Quant à leurs champs d’application, ils se multiplient rapidement. En atteste le palmarès 2014, qui réserve quelques surprises.
Des drones pour l’agriculture de précision
Nous vous parlions de l’agriculture de précision lors du Salon de l’agriculture, et à l’occasion d’une interview du fondateur de la société française Delta Drone. Petits, pas chers et faciles à utiliser, les drones vont rendre la vie des agriculteurs plus faciles, selon la revue du MIT.
En plus des caméras, la dernière génération de drones civils embarque une flopée de capteurs minuscules : accéléromètre, magnétomètre, gyroscope, GPS, capteur de pression, etc. En survolant les champs, ils vont permettre de détecter des informations invisibles à l’œil nu.
Grâce aux données récoltées, l’agriculteur pourra repérer le moindre insecte sur une feuille ou identifier précisément les parcelles qui ont besoin d’eau et donc doser très finement pesticides et irrigation. Mais il va également mieux gérer ses cultures au fil de l’année en observant ses terres, filmées en continu. Un gain de productivité et un gage pour l’environnement.
Des smartphones ultrasécurisés
Principale conséquence de l’affaire Snowden pour la revue du MIT, le désir des consommateurs de sécuriser leurs communications. D’où l’enthousiasme qui accompagne le Blackphone : un smartphone sous Android avec VPN, communications vocales, stockage, chat et messagerie instantanée chiffrés. Un appareil conçu par le spécialiste américain des communications cryptées Silent Circle, allié au constructeur espagnol Geeksphone.
Présenté au Mobile World Congress de Barcelone au mois de février dernier, le téléphone peut déjà être commandé en ligne au prix de 629 dollars. Le 21 janvier dernier, des opposants ukrainiens avaient été géolocalisés par les autorités locales à cause de leur smartphone : nul doute, pour la revue, que le Blackphone va faire du coup école. Des messageries sécurisées, comme TextSecure ou Telegram commencent d’ailleurs à faire leur trou.
Le cerveau humain cartographié
La compréhension de notre cerveau progresse. Deux projets sont particulièrement prometteurs. Le premier, Human Brain Project, est financé par la Commission européenne et piloté par le chercheur Henry Markram. Son but est de mettre au point une infrastructure informatique capable de simuler le fonctionnement d’un cerveau humain.
Le second a été lancé par Obama en avril 2013 : il s’agit du Brain Initiative. Il a pour ambition de créer une imagerie dynamique du cerveau où l’on pourrait distinguer chaque neurone en activité. D’autres initiatives sont à l’œuvre, comme celle de Karl Deisseroth de l’Université de Stanford qui a mis au point une technique, Clarity, permetant de rendre les tissus du cerveau transparents et d’en voir ainsi tous les détails.
Des puces neuromorphiques
Une nouvelle génération de puces va révolutionner l’informatique : les puces neuromorphiques qui reproduisent le fonctionnement d’un cerveau humain ou animal. Qualcomm, le célèbre fabricant de processeurs mobiles, devrait en commercialiser une dès l’année prochaine. Il s’agit de Zeroth, une puce cognitive inspirée du système olfactif des insectes, développée en collaboration avec l’université de Heidelberg. Elle permet notamment de faire du traitement massivement parallèle de données.
Pour la revue du MIT, ce type de puce permettra de faire des progrès considérables en matière d’intelligence artificielle. Grâce à cela, les machines seront capables de réagir face à un problème sans avoir été programmées pour. On peut même espérer qu’à terme, elles comprendront les humains et seront capables d’interagir avec eux.
Des génomes modifiables à volonté ?
Au mois de novembre dernier, une expérience hors du commun a été réalisée à Kunming en Chine (province du Yunnan) sur des jumelles macaques. Des chercheurs ont réussi à insérer des gênes étrangers dans des embryons créés in vitro grâce à la méthode dite de “Crispr”.
Les singes mutantes Mingming et Lingling sont ensuite nées sans problème. Un nouveau moyen d’étudier certaines maladies humaines sur les animaux et de tester des traitements. Mais de quoi effrayer tous ceux qui redoutent l’application de cette technique sur l’Homme.
L’impression 3D microscopique
Céramique, alumide ou métal, on savait que l’impression 3D ne s’arrêtait pas au plastique. Le public est moins averti des applications dans le domaine de la médecine. Car cette technologie est bel et bien utilisée actuellement dans les labos des chercheurs pour fabriquer des prothèses à implanter dans le corps humain grâce à des machines capables de travailler à l’échelle du micromètre. Une oreille bionique a été conçue de cette manière à Princeton en 2013 et est déjà commercialisée par la société américaine Second Sight.
Beaucoup plus fort, des chercheurs planchent sur l’impression de tissu humain : la bioimpression. Au mois de février 2013, des scientifiques anglais et écossais ont annoncé avoir reproduit des cellules souches humaines sans perte de qualité avec une imprimante 3D. Et une équipe de Cambridge a réussi à reproduire des cellules rétiniennes au mois de janvier dernier. Muscles ou vaisseaux sanguins, ces expérimentations ouvrent la voie à la régénération d’organes. Avec l’espoir, un peu fou, de réparer le corps humain comme dans le cas des grands brûlés, par exemple.
La révolution Oculus rift
La réalité virtuelle sera enfin accessible à tous, grâce au casque de jeu vidéo de la société Oculus Rift. Son rachat par Facebook prouve que le potentiel de la start-up dépasse le jeu vidéo. Mark Zuckerberg n’a d’ailleurs pas caché ses ambitions : faire d’Oculus une nouvelle plateforme de communication permettant de « partager des espaces sans bornes et des expériences avec les gens de votre vie ».
Téléconférences, achats en ligne, cinéma, les domaines d’application sont multiples. Sony l’a bien compris et développe lui aussi son casque, baptisé Morpheus, pour la PlayStation 4.
Des robots d’assistance de plus en plus agiles
Marcher, courir sur un terrain accidenté, garder l’équilibre en montant une échelle, les robots humanoïdes accomplissent aujourd’hui des prouesses d’agilité. A l’image des humanoïdes Atlas ou Asimo. Ce qui les rend enfin plus utiles pour évoluer dans l’environnement humain.
On est encore loin de pouvoir se doter d’un robot d’assistance au bureau ou à domicile. Mais on peut imaginer bientôt suppléer l’homme dans des zones sinistrées ou dangereuses grâce à ce type de robots. C’est aussi l’objet du concours de robots de la Darpa dont la demi-finale a lieu au mois de décembre dernier.
La collaboration mobile
Une nouvelle façon de travailler serait en train de voir le jour : collaborative, mobile et créative. Premier constat : il est de plus en plus facile de créer et d’éditer des documents en mobilité en stockant les fichiers dans le cloud grâce à des services comme Dropbox, Google Drive ou Microsoft OneDrive. Ils permettent, en outre, à plusieurs utilisateurs de travailler en même temps.
Grâce aux fonctions « notes » ou « commentaires », ces services ont aussi mis en évidence un aspect primordial du travail collaboratif : la communication. Le va-et-vient entre différents intervenants peut avoir autant de valeur que le contenu lui-même et susciter de nouvelles idées. Selon la revue du MIT, certaines applis se distinguent dans ce sens comme Box Notes, CloudOn ou encore Quip.
Energies éolienne et solaire
Palier l’intermittence des énergies renouvelables est un enjeu crucial pour leur expansion. Le big data et l’intelligence artificielle représentent des solutions à ce problème. C’est ce qui est actuellement expérimenté dans l’Etat du Colorado avec un système combinant logiciels sophistiqués, énergie éolienne, satellites et stations météo.
Jusqu’à maintenant, avec le solaire et l’éolien, on devait stocker de l’énergie pour faire face à toute baisse brusque de production. Ce qui coûtait cher. Désormais des sociétés comme Xcel Energy, NCar ou NRel sont capables de prédire avec beaucoup de précision l’intermittence du renouvelable. Un moyen de le faire sortir de la marginalité.
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