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L’employé du mois

De plus en plus de sociétés informatiques utilisent leurs employés dans leurs publicités. Pour rendre l’informatique plus humaine ?

IBM, jamais en retard en matière de marketing, avait inauguré le genre il y a trois ans déjà. Puis la tendance s’était effacée au profit des grands discours visionnaires, pro-techniques, ou tentant de susciter la paranoïa chez les récalcitrants à l’e-business. Elle revient en force aujourd’hui : les fournisseurs informatiques se vendent au travers de leurs salariés.Ainsi, HP nous présente ses inventeurs, Worldcom ses membres de la ” génération digitale “. On les montre, on les nomme. Chefs de projet, développeurs, formateurs, ils sont comme vous et moi, et présentés comme tels. Ni surhommes ni hommes-sandwich, ils permettent de mettre des visages derrière un nom.Présenter des salariés n’est pas nouveau, mais c’était jusqu’à présent l’apanage de la communication destinée au recrutement. On montrait des jeunes heureux, épanouis, qui racontaient leur métier et leur plaisir à l’exercer. Désormais, l’utilisation des salariés s’est déplacée vers le marketing clients.Alors que leurs investissements ralentissent, les entreprises sont de plus en plus circonspectes vis-à-vis des promesses des vendeurs de technologie. Il était temps pour les fournisseurs d’infléchir leur image. Se doter d’une humanité est un moyen de se rapprocher, de se positionner plus comme un partenaire que comme un simple fournisseur, également de se démarquer de l’arrogance et de l’agressivité qui a pu caractériser le monde informatique pendant les deux ans de folie de la nouvelle économie.Par ailleurs, en mettant en avant leurs salariés, ces sociétés tentent d’affirmer des valeurs plus simples que les grands discours bien pensants sur le merveilleux monde global interconnecté. On joue la proximité et la complicité ; on sous-entend le service, la coopération.Ce que l’on ne sait évidemment pas, c’est qui sont réellement ces employés, et les mauvais esprits ne manqueront pas de douter de l’estime en laquelle semble les tenir les responsables de lentreprise. Mais si en plus le marketing devait convaincre les mauvais esprits…Prochaîne chronique le jeudi 14 juin

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Jean Baptiste Dupin