Le projet de loi sur le droit d'auteur suscite de vives critiques
A peine voté par le Sénat, le projet de loi DADVSI provoque des commentaires virulents. Ainsi, l'association de consommateurs CLCV s'insurge contre une copie privée devenue ' conditionnelle '.
' La France vient d'adopter une manière à la fois unique et nouvelle de traiter la question de la musique en ligne et du cinéma sur Internet, qui pourrait être un modèle à suivre pour d'autres pays. Tout le monde
va regarder l'impact que pourra avoir ce texte dans les six mois à venir, pour voir s'il bénéficie au final aux consommateurs ou aux sociétés. 'Ce jugement pondéré émis par Jonathan Arber, analyste au cabinet Ovum, dans les colonnes de l'International Herald Tribune, ne reflète toutefois pas la tonalité générale des commentaires après le vote au Sénat du
projet de loi sur le droit d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information (DADVSI). Le Sénat
vient d'adopter le texte, qui sera désormais passé au crible par une commission parlementaire mixte
paritaire à la fin du mois de mai.C'est un euphémisme de dire que ce texte ne fait pas l'unanimité. Et ce, sur plusieurs points. A commencer par la question de la copie privée des ?"uvres. Contrairement à ce qui avait été voté par l'Assemblée nationale, la loi ne
garantit plus le droit à la copie privée. Pour l'association Consommation logement et cadre de vie (CLCV), avec le vote sur le projet de loi DADVSI, ' le Sénat vient de porter le coup de grâce aux consommateurs (...) en
supprimant les quelques maigres assurances qu'ils avaient pu obtenir à l'Assemblée nationale de voir leurs intérêts préservés '.Dans un communiqué, l'association dénonce une ' copie privée conditionnelle ' que l'on impose ' en décidant à la place du consommateur de l'usage qu'il peut avoir
dans sa sphère privée d'une ?"uvre qu'il a pourtant légalement acquise '. Dans ce contexte, l'association rappelle enfin qu'elle demande que' soit très rapidement revu le niveau de la redevance
aujourd'hui appliquée pour copie privée ', car ' il ne peut être question que les consommateurs continuent à payer pour des possibilités de copie qu'on leur refuse par
ailleurs '.