Le prix du pétrole, une opportunité pour l'électronique

Si le prix du pétrole reste à un niveau élevé, des mesures de plus en plus nombreuses seront prises pour favoriser l'utilisation des énergies alternatives. Or beaucoup d'entre elles sont liées à l'électricité, donc à l'électronique et en particulier l'électronique de puissance.
Nucléaire et optimisation énergétique en vedette
Nous avons déjà vu dans ces colonnes que le photovoltaïque, du fait de son coût, ne doit être considéré pour l'instant dans les pays développés que comme une solution d'appoint ou de sauvetage, lorsqu'il apporte des avantages indirects (par exemple là où l'arrivée du réseau représente un investissement trop coûteux).L'éolien à grande échelle attend, lui, la naissance du concept d'îles artificielles à placer à 10 km des côtes pour éviter pollutions visuelles et sonores. De toute façon, l'industrie française sera-t-elle capable, vu son retard actuel, de reprendre l'avantage dans ce domaine pour les énormes éoliennes à venir, de plus de 6 MW de puissance crête, les seules capables de lutter économiquement un jour avec les centrales thermiques classiques ?Reste donc à considérer à court terme pour notre industrie le nucléaire, la cogénération, l'optimisation énergétique de tous les systèmes électriques, et la voiture hybride sous toutes ses formes ?" et elles sont nombreuses ! (Les biocarburants sont aussi à développer mais leur développement n'est pas lié à l'électricité... sauf si des raffinages devaient un jour se faire grâce à des chauffages électriques, avec une électricité fatalement issue du nucléaire du fait de son faible coût relatif et de son absence de rejets de gaz carbonique.)Les grands acteurs actuels ou potentiels des énergies nouvelles ont pour nom, en France, Areva, Alstom, Total (pour le solaire), Renault et Peugeot. Les grands intermédiaires de l'électricité et des économies d'énergie sont les groupes Schneider et peut-être un jour Legrand pour le résidentiel. A ces grands noms s'ajoutent une foule de PME spécialisées soit en conversion d'énergie, soit en stockage d'énergie ou autres applications spécifiques.Nous sommes donc loin d'être industriellement condamnés à être absents de la course aux matériels liés aux énergies nouvelles. Nous avons certes des faiblesses en France, dont celle d'un pauvre savoir-faire des installateurs des nouveaux générateurs d'énergie en résidentiel et d'une mauvaise sensibilisation de la population à ces problèmes (les nouvelles énergies, c'est d'abord pour les autres...) ; qui sait d'ailleurs dans notre pays ce qu'est la cogénération (alors qu'elle devrait pouvoir permettre des économies de 30 % sur le coût du chauffage des immeubles) ?Mais nous avons un grand savoir-faire sur tout ce qui tourne autour de l'électricité, en particulier en électronique de puissance. Aujourd'hui, le secteur électrique représente moins de 5 % de la consommation de composants électroniques en France.Rendez-vous donc dans 15 ans : il pourrait représenter alors 15 % de cette consommation en valeur livrée dans le pays, certes loin derrière l'électronique automobile, qui aura toutes les chances de caracoler vers les 50 %, mais peut-être devant les télécoms, secteur touché par des délocalisations de productions qui semblent aujourd'hui sans fin (attention : nous faisons appel ici à la notion de productions en France avec livraisons de composants en France, notion qui n'a rien à voir avec la santé des sociétés françaises des autres secteurs de l'électronique : il n'y a aucune raison pour qu'elles ne continuent pas, elles, parallèlement leur croissance en produisant de plus en plus à l'étranger).* Rédacteur en chef d' Electronique InternationalProchaine chronique jeudi 1er décembre-
EricERAK
Pour fabriquer et entretenir les panneaux de cellules photovoltaïques, il faudra beaucoup de monde donc pas de suppression d'emploi.
Les lobbies seront peut-être perdants puisque la puissance de production de ces panneaux pourra être disséminée dans un grand nombre d'entreprises indépendantes.
Il faut absolument se passer de deux énergie TRES dangereuses : le pétrole destructeur de la nature et le nucléaire hautement polluant et dangereux qui hypothèque l'avenir.
Le photovoltaïque fonctionne quand même par mauvaise temps (puissance moindre) puisque c'est la lumière qui est nécessaire pas uniquement le plein soleil. Une maison peut, avec le photovoltaïque, être autonome à 60% au nord de la France et à 90 % au sud.
Et puis il y a l'éolien tant décrié. La France est en retard mais la puissance du petit parc déjà installé équivaut pratiquement à celle d'un four nucléaire. Il y a 52 fours nucléaires en France. Multiplier par 51 ce qui est déjà installé ne doit pas être bien difficile. Mais il faudra arrêter de placer les éoliennes en crête pour polluer la vue, les vallées sont bien assez ventées.
Le problème, en ne considérant que ces deux productions, interviendrait les nuits sans vent et encore cela sur toute la surface de la France simultanément.
On ne sait pas bien stocker l'électricité mais le peu que l'on fait doit pouvoir suppléer ces quelques trous au niveau domestique.
Le problème se situe plutôt dans les industries gourmandes en énergie.
Mais là aussi on peut diminuer les besoins. En fabricant des fenêtres en bois plutôt qu'en l'aluminium qui demande beaucoup d'énergie à rafiner par exemple. Et les exemples du même type sont légion.
Pour finir, je pense que, au contraire, ce sont les energies que tu préconise qui seront les énergies d'appoint et non le solaire et l'éolien qui seront la base de l'alimentation en électricité. Et bien entendu, n'oublions pas la sécurité stratégique. -
Ronfladonf
J'adhère complètement mais tu as oublié les inconvénients:
-En équipant tous les toits des maisons tu détruit l'emploi, les revenus,, les bénéfices de ces gros lobbys que sont le pétrole et le nucléaire
Le photo-voltaïque n'est pas une solution viable quand même car cela demande un entretien conséquent, qu'EDF ne serait plus qu'un "banquier de l'énergie" (ce qui ne serait pas un mal peut-etre) et qu'été ok ca permet d'aliment (voire meme sur-alimenter) la France, mais qu'en hiver ou en mi-saison, quand l'ensoleillement est amoindri, ca ne marche plus...
Il faut donc conserver au moins UNE source d'énergie qui ne dépend pas de la météo (ce qui disqualifie d'emblée le solaire, l'éolien, la marée motrice, ...)
Par contre je suis pour que ces sources d'énergies aient une part plus importante que le rang de "solution d'appoint"! Pour moi c'est bien le nucléaire ou le thermique la solution d'appoint la plus adaptée pour l'instant (tant que le rapport "NRJ nécessaire pour créer de l'hydrogène"/"NRJ produite par les pile à hydrogène" n'est pas > 1) -
EricERAK
"Nous avons déjà vu dans ces colonnes que le photovoltaïque, du fait de son coût, ne doit être considéré pour l'instant dans les pays développés que comme une solution d'appoint "
Sauf que si la totalité des toits des maisons particulières et des immeubles était recouverte de cellules photovoltaïques, le coût en serait très inférieur au coût actuel.
De plus, quelle formidable production excédentaire disponible pour permettre de supprimer des générateurs thermiques polluants et diminuer des générateurs nucléaires pratiques parce que produisant une électricité moins chère mais complètement imbéciles sur le plan de la logique.
Et un avantage stratégique majeure en rapport avec le terrorisme ou un éventuel conflit armé : facile de faire sauter une centrale, difficile de faire sauter tous les toits de France.
Imaginer l'avenir à partir de données économiques actuelles... Ne pas négliger deux paramètres : un qui s'appelle la dynamique de groupe et un autre qui s'appelle la psychologie humaine.
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