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Le politiquement net

Avec la campagne présidentielle de 2002, le net s’affirme comme le grand média politique de demain. Faute de politique nette, on est au moins sûr d’avoir…

Avec la campagne présidentielle de 2002, le net s’affirme comme le grand média politique de demain. Faute de politique nette, on est au moins sûr d’avoir dans le futur de la net-politique. D’ores et déjà, les sites des candidats ne sont plus archéologiques. Ici, on claironne au sujet des trente-deux personnes qui ravitaillent quotidiennement le site jospinien en nouvelles fraîches. Là, on revendique 300 000 visiteurs en deux mois sur Chirac.com. Le serrage de mains virtuel a bel et bien commencé. Et l’infrastructure s’y met : ne voit-on pas des fournisseurs d’accès s’associer, comme des grands, à des commandes de sondages ? Ainsi a-t-on pu récemment découvrir les résultats d’une enquête Ipsos/Libération/AOL. Plus fort : on sonde désormais directement sur la toile ! La semaine dernière, le quotidien Le Monde a publié le premier sondage électoral entièrement réalisé sur le net. Un questionnaire a été envoyé par courriel individualisé (mot que Le Monde, académique, préfère à mail) à 200 000 membres de la grande communauté mondialisée des internautes, néanmoins citoyens français. Fini les bonnes vieilles questions au téléphone, les interrogatoires frisquets au coin de la rue. On a vu le futur des instituts de sondages : l’informatique. Comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Peut-être parce qu’auparavant, nous n’étions pas certains de détenir, avec les internautes, un échantillon représentatif de la population française. Il faut croire que ce temps-là est révolu ; désormais, parmi les internautes, il doit y avoir des ouvriers, des agriculteurs, des retraités, des chômeurs, des femmes au foyer, tous surfeurs et surfeuses, et en pourcentage suffisant, pour qu’un sondage trouve sa pertinence. Tout cela reste loin de ce que certains appellent, outre-Atlantique, la “cyberdémocratie “. Nous, Français, n’en avons pour l’heure qu’un léger avant-goût… Mais déjà épicé par toutes les questions d’éthique et d’équité. Quel organisme, en effet, contrôlera demain les dérives de la politique sur l’océan du net ? Nous n’avons pas la réponse. Gageons que le CSA n’y suffira pas, lui qui se noie déjà dans le verre deau télévisuel.* Journaliste et essayiste

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Arnaud Viviant*