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Le grand public doute du haut débit

En 2005, 14 % des foyers européens seront dotés d’un accès internet à haut débit. Le prix, jugé prohibitif, est le frein principal à l’essor du marché, selon l’étude de Jupiter MMXI.

Tous les analystes s’accordent sur un point : PME et ménages rechignent à s’équiper d’accès internet à haut débit. Ainsi, l’une des études les plus récentes, réalisée auprès de trois mille cinq cents internautes européens par Jupiter MMXI, pointe un grand décalage entre le coût du haut débit et la perception de ses avantages.Interrogés sur les raisons de s’équiper, 33 % des consommateurs mettent en avant la vitesse de connexion, et 29 % la rapidité de téléchargement des logiciels. Cependant le premier argument invoqué en faveur du haut débit est la possibilité de ne pas bloquer la ligne de téléphone pendant la connexion à internet. L’avantage retenu a de quoi surprendre. En effet, une deuxième prise téléphonique classique – avec ou sans un forfait de communication – pourrait donc concurrencer les offres d’accès par ADSL ou par câble.En raison du faible nombre d’atouts perçus, le prix de l’accès haut débit apparaît dissuasif : Jupiter MMXI estime le coût d’installation moyen en Europe à 200 euros, et celui de l’abonnement mensuel à 50 euros. En outre, les consommateurs sont encore peu familiers des bénéfices que pourrait leur apporter une connexion plus rapide. L’offre est encore embryonnaire, et le manque de compétitivité est en grande partie lié à la jeunesse de la déréglementation sur le continent. Cependant, les fournisseurs d’accès ne peuvent pas espérer, pour l’instant, que la demande tirera le marché. Jupiter MMXI préfère parler d'” adoption progressive ” et estime que le taux d’équipement en accès internet à haut débit en Europe sera de 14 % en 2005. Ce chiffre devrait représenter alors 32 % des foyers connectés à internet.Aussi l’institut d’études incite-t-il les opérateurs à ” évangéliser ” les internautes en faisant conna”tre les services que le haut débit rend possibles : films à la demande, jeux vidéo, téléchargement de morceaux de musique, location de logiciels… Cependant, pour tous ces contenus, les offres sont restreintes et manquent de maturité. Avec, d’un côté, des opérateurs qui pâtissent du faible attrait de leurs offres, et, de l’autre, des fournisseurs de contenu qui espèrent un décollage du haut débit, l’essor du marché est ralenti.

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Sandrine Mangin