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Le GIE Wimus s’engage dans le haut débit sans fil

Thomson, Thales et Nextream lanceront, à l’automne 2003, une offre industrielle d’accès hauts débits utilisant une technologie radio dans la bande des 40 GHz. Elle permettra la distribution d’un bouquet de services multimédias aux entreprises et au grand public pour le tiers du coût d’un réseau câblé.

En plein débat sur la télévision numérique terrestre (TNT) et dans un environnement défavorable (débandade des opérateurs de BLR, incertitudes sur l’UMTS, et grandes man?”uvres de cession dans le câble), un trio d’industriels lance un pavé dans la mare en annonçant la commercialisation d’une offre LMDS multimédia (Local multipoint distribution system) visant le marché des particuliers et celui des professionnels. Le groupement d’intérêt économique Wimus (Wireless multimedia system) associe Thomson multimedia et Nextream (filiale de Thomson et d’Alcatel, spécialisée dans les équipements d’accès large bande) avec Thales Broadcast et Multimédia (l’ex-Thomson CSF).Pour ces industriels, il s’agit de proposer une solution technique permettant de distribuer des offres multimédias, c’est-à-dire des programmes de télévision de divertissement ou à thématique professionnelle, diffusés ou accessibles à la demande, ainsi que de l’accès Internet ultrarapide et des services télécoms (visiophonie). “En aucun cas Wimus n’a vocation à devenir opérateur, explique Bertrand Mabille, p.-d.g. de Nextream. Notre proposition s’adresse aux opérateurs de réseaux de télévision par câble ou de BLR. Pour les premiers, elle représente un mode d’extension de leur infrastructure dans les zones périurbaines à un coût trois fois moins important qu’un système HFC. Pour les seconds, elle se pose en alternative de la bande des 26 GHz, qui semble manquer de capacité pour transporter des offres de services attractives.”Wimus utilise une technique radiofréquence inspirée de celle de la BLR, délivrant une largeur de bande 3 GHz dans une gamme de fréquences située aux alentours de 40 GHz. Selon la société française ATDI, qui devait faire un test en vraie grandeur sur Paris l’an dernier, une station de base couvre une zone de 2 à 3 km de rayon.

Une initiative qui vise le marché mondial

Le débit disponible va de 4 à 6 Mbit/s par abonné avec un signal multiplexé selon la norme DVB-MPeg-2, modulé en QPSK ou 16 QAM. Le transit des données IP s’inspirerait de la norme EuroDocsis. La réception s’effectue grâce à une petite antenne cylindrique de 15 cm de hauteur placée sur le même mât que celle de la télévision. Un simple câble coaxial relié au terminal d’abonné alimente indistinctement le téléviseur et l’ordinateur.“Une station de base peut desservir des milliers d’abonnés, tous dotés d’une voie retour “, indique Olivier Lafaye, de Thomson multimedia, qui dirige le GIE Wimus avec François Magne (Thales) et Alain Puillandre (Nextream). “Notre initiative s’adresse au marché mondial “, remarque aussi Olivier Lafaye, qui évoque des négociations avancées avec des opérateurs de câble ou de BLR en Europe du Nord et outre-Atlantique, mais également avec des collectivités locales françaises, qui voient en Wimus un moyen de déployer une infrastructure locale large bande à moindre coût. “Plusieurs prospects étrangers envisagent de faire des tests en vraie grandeur, à l’instar de ce que nous faisons déjà à Conflans-Sainte-Honorine (78), à Rennes ou bientôt à Limoges “, conclut Olivier Lafaye.

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Philippe Pélaprat