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Le FBI et les pirates jouent à touché-coulé

Les autorités américaines mettent à jour un vaste réseau international de piratage informatique. Baptisée ” Opération Boucanier “, la riposte a donné lieu à des perquisitions sur les campus de vingt et un Etats américains.

Sus aux Warez ! Les services de la douane américaine et les agents fédéraux ont décidé de frapper un grand coup contre les réseaux de Warez*, accusés de mettre illégalement à la disposition des internautes des milliers de logiciels et de productions hollywoodiennes en tout genre.Pour s’en prendre aux pirates, les autorités ont lancé l'” Opération Boucanier “, et effectué, grâce aux 57 mandats délivrés par la justice, toute une série de perquisitions et de saisies de disques durs sur les campus de vingt et un Etats américains.Si la démarche est symbolique, elle touche tout de même la plupart des grands centres universitaires du pays à commencer par le MIT, Ucla, ou Duke (Caroline du Nord). L’opération s’est même étendue au-delà des mers pour toucher cinq pays étrangers (la Grande-Bretagne, l’Australie, la Finlande, la Norvège et la Suède).Le réseau mis à nu s’était autobaptisé “DrinkOrDie” (NDLR : Boire ou mourir), et était composé d’étudiants chevronnés, de spécialistes de la programmation mais aussi d’employés de sociétés qui ” passaient ” certains programmes sous licence pour les diffuser, à leur manière, dans le domaine public. La paternité de “DrinkOrDie” incomberait à un ressortissant russe du nom de Deviator qui l’aurait créé en 1993, à Moscou.

Les Warez, boucs émissaires du piratage

Depuis, le réseau, qui avait même son propre site Internet, se vantait entre autres ” exploits ” d’avoir mis en ligne le système d’exploitation Windows 95, de Microsoft, deux semaines avant sa sortie officielle.A la lecture d’un tel historique, on a peine à croire que ces agissements soient restés inconnus si longtemps des autorités américaines. De plus, dans le monde, les sites de Warez fleurissent et disparaissent à volonté. Et ces pratiques, dépourvues de toute logique financière, ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan de la violation des droits d’auteur de programmes informatiques.Si l’industrie du logiciel (Microsoft en tête) chiffre le manque à gagner du piratage à 12 milliards de dollars par an, qu’en est-il au juste de l’activité des diverses mafias (triades et autres…), qui font de cette activité un négoce criminel des plus lucratifs ?* Warez : décrit un site de logiciels crackés.

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Philippe Crouzillacq