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Le contenu des vidéos mis à l’index

Des applications permettent de trouver l’information perdue au c?”ur d’un film, ou d’inscrire des droits associés dans une vidéo. Une gestion des stocks qui intéresse les détenteurs de catalogues, tels l’INA ou les chaînes de télé.

Prendre le problème à la base. Cette devise pourrait résumer la problématique des flux audio vidéos online. “La gestion de contenus audiovisuels est d’abord une problématique de stocks et non pas de flux”, martèle Didier Cocherel, président directeur général de la société française Manreo. Une expérience de plus de 20 ans dans l’édition de logiciels, chez Borland et particulièrement chez Adobe, a permis à Didier Cocherel de se forger une certitude. La migration d’anciens supports vers des formats numériques ne doit pas freiner les utilisateurs.“Adobe l’avait bien compris, et a réussi l’accompagnement des nouveaux utilisateurs de ses produits : la créativité est la même que l’on travaille in fine pour un support papier ou un site.” Ce n’est pas à l’utilisateur de se préoccuper du format de diffusion. Un principe applicable au monde de la vidéo. Toutefois, se focaliser sur le streaming, c’est-à-dire la vidéo sur le net, ne semble pas être la panacée. La mise en redressement judiciaire du fournisseur de solutions de streaming Perfect Technologies, fin novembre 2001, est symptomatique d’un marché peu mature. En marge de ce modèle, Manreo s’est spécialisé dans les logiciels avec une approche de gestion documentaire. Ses solutions, basées sur XML, ajoutent aux documents des informations contextuelles ?” contenu du document, sommaire ?”, ou complémentaires ?” droits associés, d’exploitation, fichiers corrélés. Ce processus donne une structure à un document qui en était dépourvu. Le principe de la gestion documentaire des formats audiovisuels ne déroge donc pas aux règles de la gestion des données non structurées. De fait, les solutions de Manreo complètent celles d’éditeurs spécialisés en gestion de contenus, tels Vignette, Documentum ou Broadvision.

Comme un livre sans folio

L’enjeu de la maîtrise des contenus audiovisuels (vidéos mais également flux radios) est de taille, non seulement pour des détenteurs de catalogues médias ou de fonds documentaires, tels que l’INA, mais également pour toute l’industrie des médias, chaînes de télévision en tête.Dans le cas de vidéos, par exemple, le simple fait de leur attribuer des mots-clés permet lors d’une recherche de retrouver les documents évoquant un thème particulier. Mais si ces films n’évoquent le sujet recherché que dans un extrait de 6 minutes au sein d’un document de 2 heures, la pertinence de la recherche devient toute relative. Une situation qui s’explique par le caractère non structuré de ces documents. “Une vidéo c’est un peu un livre sans numéros de page ni paragraphes “, explique Didier Cocherel.Le travail d’indexation exige donc une segmentation de la vidéo. Que la source soit analogique ou numérique, les solutions de Manreo permettent d’éditer la vidéo afin d’y insérer des métadonnées. Celles-ci peuvent suivre des modèles de description dynamiques, modifiables par l’utilisateur. Ainsi, selon le domaine que recouvre la vidéo, les champs de descriptions changeront. Des fonctions qui n’ont pas été retenues pour les solutions de Convera, société née de la fusion d’Excalibur Technologies et de la division Interactive Media Services d’Intel. Cette société américaine ne propose pas la personnalisation des champs de descriptions et opte juste pour l’annotation textuelle. En outre, la segmentation d’une vidéo par Convera ne s’appuie que sur une position de départ, alors que Manreo peut isoler une séquence d’un document vidéo en en marquant le début et la fin. Les métadonnées associeront aussi aux extraits ou à des positions dans la vidéo, des documents annexes présents dans le fond documentaire : textes, images, ou tout autre fichier.Redonner une structure aux documents audiovisuels autorise leur indexation. De fait, les moteurs de recherche des solutions de gestion documentaire pourront étendre leur prospection aux formats audio et vidéo. Non pas exclusivement sur leur titre ou leur description, mais directement dans leur contenu. Les chaînes de télévision ont compris l’intérêt de tels outils, capitalisant sur la richesse en informations de leur fonds audiovisuel. TF1 et France Télévisions ont intégré ces solutions, ce qui leur permet de réaliser des publications ciblées en fonction des sujets de leurs journaux télévisés. Ces mêmes outils sont utilisés en interne dans leurs recherches par les journalistes.

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Christophe Dupont