Le Conseil de l'Europe déploie un réseau de stockage sur fibre optique

L’entreprise et sa problématique : Maîtriser l’espace de stockage face au doublement des données

Situé à Strasbourg, le Conseil de l’Europe est une organisation intergouvernementale européenne qui regroupe quarante-trois pays. Sa mission est de promouvoir la démocratie et les Droits de l’homme sur le Vieux Continent.

Les quelque quatre cents activités du Conseil impliquent la mise en place de rapports et de conventions juridiques, voire de jurisprudences spécifiques, disponibles sur son site Web. Les deux mille postes de travail connectés fonctionnent sous Windows NT 4. Ils sont reliés à une centaine de serveurs, dont les trois quarts se trouvent sous Windows NT 4, les autres étant sous Linux, Unix, Sun Solaris ou HP Unix. Un réseau privé de fibres optiques (une épine dorsale ATM à 622 Mbit/s et des communications entre serveurs à 155 Mbit/s) relie les neuf bâtiments du Conseil. Deux progiciels de gestion intégrés, PeopleSoft et Oracle Financial, sont au c?”ur du système d’information. Des bases de données Oracle et SQL Server, placées derrière des sites Web, complètent le dispositif.

” Nous devons maîtriser notre espace de stockage car, sur les dix dernières années, nous avons connu un doublement annuel du volume des données “, explique Francis Dangel, chef du service des technologies de l’information du Conseil de l’Europe.

Le cahier des charges : Anticiper et dominer la croissance des données stockées

En 1999, le Conseil de l’Europe retient deux possibilités : le réseau de stockage dédié SAN (Storage area network), et le système de stockage connecté sur le réseau de l’entreprise, dit NAS (Network attached storage).

Il s’agit, d’une part, d’utiliser des capacités de secours informatique entre deux sites distants, sans mobiliser trop de ressources humaines et, d’autre part, de ménager des plages horaires suffisantes pour la réalisation de sauvegardes volumineuses. Compte tenu du nombre de données (plus de 500 Go à mémoriser chaque jour, avec un archivage des six derniers mois), les sauvegardes ne peuvent s’effectuer que la nuit. Mais, au regard des moyens en présence, c’est-à-dire de la relative lenteur des matériels (le réseau n’étant pas en cause), la nuit est trop courte pour effectuer ces opérations…

Les technologies choisies : Le SAN, en parallèle au réseau local, plutôt que le NAS

Choisi au printemps 2000, le réseau de stockage fonctionne depuis le début de 2001. ” Le SAN s’est imposé, car nous possédons notre propre réseau de fibres optiques. L’installer parallèlement au réseau local ne nous a donc pas posé de problème économique ! Sur les neuf bâtiments, deux contiennent des salles informatiques qui sont au c?”ur de notre système d’information. Une redondance entre les deux sites a été instaurée. Le SAN permet d’entrer dans cette logique de sécurité en cas d’incident ou de sinistre majeur, avec un nombre réduit d’intervenants, observe Francis Dangel. Le réseau de stockage ne déborde pas sur le réseau local. Le concept de réseau dédié permet d’obtenir un meilleur rendement des flux. “

Les produits et les fournisseurs retenus : IB Group, pour l’intégration ; HP et Brocade, pour la technologie

Le contrat de mise en ?”uvre du SAN (d’un montant de 2 millions d’euros) a été signé avec l’intégrateur IB Group. La partie technologique a été réalisée par HP, qui a fourni les armoires de stockage. Le SAN est composé d’une épine dorsale Fibre Channel regroupant quatre commutateurs Silkworm 2800, de Brocade, interconnectés par des fibres optiques. Ils offrent un débit de 1 Gbit/s aux différents éléments du SAN. ” Le commutateur permet d’éviter le transfert de trames sur tout le réseau. Il ne l’envoie que là où c’est utile “, précise Francis Dangel. Le réseau SAN est supervisé depuis une console de gestion dédiée Device Manager, de HP. Les deux systèmes de stockage, situés chacun dans un bâtiment, accèdent ainsi l’un à l’autre. Les sauvegardes croisées deviennent possibles, ce qui offre une solution de secours informatique en cas de sinistre sur l’un des deux sites.

Une capacité pouvant atteindre 23 To par baie

Les baies de disques HP XP 512 (900 Go) sont dotées d’interfaces Fibre Channel. Elles fournissent 600 Go utiles en mode Raid 5. Leur capacité peut être portée à 23 To par baie grâce à l’ajout d’armoires. Deux bibliothèques de bandes HP comportant quatre lecteurs DLT complètent le projet. ” L’équation économique de notre SAN a été calculée pour une durée de vie de quatre ans “, souligne Francis Dangel.

Les projets à court terme : Optimiser l’infrastructure technique et administrative du SAN

A terme, le Conseil de l’Europe optimisera l’ensemble de son réseau SAN, notamment en favorisant la sauvegarde sans manipulation de bandes. Pour y parvenir, il suffit de disposer de bandes en quantité dans les baies. Leur recyclage permet alors d’éviter des manipulations constantes.

” Cette solution serait souhaitable pour pouvoir continuer à gérer le stockage avec le même nombre de personnes qu’aujourd’hui, comme pour éviter d’éventuelles erreurs de manipulation “, commente Francis Dangel.

Opérationnel depuis janvier dernier, le SAN montera en charge jusqu’à la fin de l’année en termes de volumes de stockage et de secours.

Depuis l’avènement de Windows NT, le Conseil de l’Europe utilisait NetWorker, de Legato. À la suite de l’appel d’offres pour la mise en ?”uvre du SAN, il a été décidé de remplacer ce logiciel par NetBackUp, de Veritas, en juin 2001. Il devrait être en fonction à la fin de l’année.

Gestion d’archivage et de sauvegarde

” Nous avons estimé que le produit de Veritas avait un éventail de fonctions plus riche, proposant, à la fois, la gestion de l’archivage et celle de la sauvegarde. Nous pourrons utiliser lanneau SAN pour réaliser des backup à partir du serveur vers les bibliothèques de bandes, sans toucher au réseau local “

, conclut Francis Dangel.

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Renaud Hoffman