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Le clavier de A à ZERTY

Entre le moment où vous appuyez sur une touche et celui où la lettre s’affiche sur votre écran, il se passe une succession d’événements. Découverte d’un accessoire banal et pourtant mystérieux : le clavier.

Après cent vingt-six ans d’existence, il n’est toujours pas sur la touche. Secondé par la souris, le clavier reste imbattable pour entrer des informations dans un ordinateur, et la reconnaissance vocale n’est pas encore prête à le détrôner.
Issu de la machine à écrire, il est apparemment tellement banal qu’on ne s’y intéresse guère. Pourtant, il s’en passe des choses, entre le moment où vous enfoncez une touche et celui (presque instantané) où la lettre correspondante s’inscrit sur l’écran. Sans compter les majuscules et les combinaisons de touches qui, comme par magie, provoquent une action différente.



De la touche à l’écran

Comment ça marche ? Assez simplement, en définitive. Dans le clavier, chaque touche correspond à un contact auquel aboutissent deux fils électriques (l’électricité, de faible tension, lui est fournie par l’ordinateur auquel il est branché). Lorsqu’on appuie sur une touche, un contact se produit, qui ferme un circuit. Un peu comme si l’on appuyait sur l’interrupteur d’une lampe de chevet pour allumer une ampoule.
Ce circuit fermé, le courant arrive au microcontrôleur du clavier (un processeur de type Intel 8048 ou 8051), qui détecte immédiatement de quelle touche il s’agit et génère dans la mémoire tampon du clavier un code (scan code ou code touche) propre à chacune des touches.
Ce code est ensuite transmis vers l’ordinateur via le câble utilisant une liaison série synchrone. Il est d’abord lu par le Bios, puis récupéré par le système d’exploitation de l’ordinateur. Ce dernier (Windows sur les PC) se charge enfin de le traduire en code Ascii, qui associe à chaque touche une lettre précise ou une fonction. Ainsi, le code envoyé par la première touche en haut à gauche sera traduit en code Ascii par un ” a ” si le ” clavier virtuel ” de Windows est configuré comme un clavier français (Azerty), et par un ” q ” s’il est configuré en anglais (Qwerty). C’est à ce moment-là seulement que la lettre s’inscrit sur l’écran.
Le mécanisme est semblable lorsqu’une touche ne génère pas une lettre, mais la modifie ou correspond à une fonction particulière. En fait, lorsque le code touche transmis correspond à une touche de fonction, il a pour effet de modifier deux octets dans la mémoire du Bios. Un code particulier indique alors au système d’exploitation ou au logiciel la nature exacte de la fonction demandée. Les minuscules et majuscules correspondent quant à elles à des codes Ascii différents.



Contacts en or et petites frappes

Tous les claviers reposent sur ces mêmes principes de fonctionnement, mais utilisent des technolo- gies différentes, notamment dans le choix des matériaux et la manière d’établir le contact électrique.
La plus répandue et la moins coûteuse est la technologie élastomère : le cabochon en plastique appuie, quand il est pressé, sur un ergot en caoutchouc qui crée le contact. Dans les claviers dits semi-mécaniques, les touches en plastique disposent de lamelles métalliques pour faire le contact, tandis que les claviers mécaniques haut de gamme disposent de touches munis de contacts en plaqué or.
A ces trois procédés correspondent des prix de revient très différents (un rapport de 1 à 4 entre bas et haut de gamme), mais aussi une qualité de frappe variable. Plus la touche est rigide, moins il y a de rebond et plus la frappe est franche. La durée de vie des claviers fluctue également selon le procédé utilisé : suivant le constructeur Cherry, un clavier élastomère supporte environ 20 millions de contacts par touche, un semi-mécanique, 50 millions, et un mécanique, 100 millions.
A condition toutefois de bien l’entretenir : miettes de pain ou marc de café encrassent rapidement les touches, qui restent muettes et refusent d’établir le contact. Alors, faites le ménage avant de frapper

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Martine Guenzet