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Le bon DSI est d’abord un opérateur du changement

Trois qualités personnelles et une multitude de compétences professionnelles sont aujourd’hui indispensables pour remplir pleinement le rôle et la fonction de technologue de l’entreprise.

Capacité de gestion, vivacité relationnelle, compétence technique. Lorsqu’ils recherchent un directeur des systèmes d’information (DSI), les chasseurs de têtes ont avant tout à l’esprit ces trois critères. A eux trois, ils résument l’ensemble des qualités indispensables que doit posséder toute personne pressentie à un poste de direction. Certes, le directeur des systèmes d’information est d’abord un directeur. Il doit donc répondre à ces fondamentaux. Voilà pour les qualités. Mais tout bon DSI ne peut s’en contenter : il doit aussi disposer des compétences propres aux nouvelles technologies. Ainsi, Philippe Stroobants, DSI intérimaire actuellement à la Compagnie nationale du Rhône, estime qu’il faut être, “en fait, un opérateur du changement dans l’entreprise. Et, à ce titre, nous devons avoir un certain état d’esprit “. Olivier Gaultier, directeur général des éditions Législatives, fait la même analyse. Lorsqu’il recrute, il énonce ses trois critères fondamentaux : “Avoir déjà mis en place un système d’information ; être dans l’état d’esprit d’un bâtisseur et construire vite et bien ; savoir encadrer.” Michael Earl, professeur de gestion de l’information à la London Business School, est, lui, plus radical encore. Dans Les Echos, il précise que “le changement est l’activité des DSI. De ce fait, ils doivent être sensibles au degré de changement nécessaire, à ce qui marchera, et au moment opportun pour l’introduire.” Maître du changement, architecte, réformateur, gestionnaire d’alliances, sont des compétences qui s’apprennent, en fait, bien souvent avec l’expérience. Ce que confirme Serge Druais, DSI de Thalès, en insistant : “Nous devons sans cesse émettre des propositions et apporter des idées. C’est ce qui fait notre spécificité.” Un rôle de tête chercheuse qui conduit Jean-Alain Galibert, DSI des autoroutes du Sud de la France, à dire que son métier est totalement différent de celui des autres directeurs. “Si l’on dit que toute personne de bonne volonté peut nous remplacer, c’est faux ! Car il faut toujours aller dans le détail pour qu’un projet fonctionne. Beaucoup de connaissances et une bonne dose de concentration sont donc nécessaires.”

Un profil de mouton à cinq pattes

Tous ces avis dessinent le portrait type du bon DSI. En moyenne, c’est un cadre confirmé, comptant de huit à dix ans d’expérience professionnelle en tant que responsable de service ou d’une direction (informatique, télécoms ou métier), dans une SSII ou dans l’entreprise elle-même. Il est généralement de formation supérieure ?” de type grande école d’ingénieurs ou de gestion. Sa connaissance des métiers clés de l’entreprise, sa compréhension de sa stratégie globale et de son contexte concurrentiel, et l’importance de sa culture générale en informatique et en télécoms sont également déterminants. En parallèle de ces compétences, il faut donc aussi avoir des qualités essentielles, comme la capacité à communiquer et à écouter, la rigueur d’un gestionnaire, et le sens de l’innovation, du service et du résultat. “Voilà pourquoi le bon DSI est souvent un mouton à cinq pattes, qui doit être très pointu dans différents domaines “, s’amuse Philippe Stroobants. Et c’est ce qui fait sa spécificité.Qu’il s’agisse de changer un processus pour innover sur un marché ou de devancer la concurrence, il devra opérer des choix technologiques. Il en déduira une nouvelle structure organisationnelle avant de définir les ressources humaines et financières nécessaires à tout projet. En termes de compétence, on le voit bien, le DSI ne peut plus se contenter d’être un bon technicien. Il doit endosser le costume d’un spécialiste de l’entreprise et du secteur dans lequel il exerce son métier, et parfois bien plus que les autres directeurs opérationnels.

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Hubert d'Erceville