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L’armée française veut renforcer le blindage de Linux

Un consortium de cinq sociétés françaises vient de recevoir 7 millions d’euros du ministère de la Défense. Il devra développer, d’ici à trois ans, une version sécurisée de Linux répondant aux normes internationales.

Option sécuritaire pour le système d’exploitation à code source libre. Le ministère de la Défense vient en effet d’accorder à un consortium de sociétés françaises les fonds nécessaires à la réalisation d’une mouture atteignant le très
solide niveau de sécurité EAL 5 (Evaluation Assurance Level). Un développement qui pourrait profiter à l’ensemble du monde Linux.EAL est issu d’un accord international pour coordonner la définition des critères de sécurité des produits informatiques.
Standard ISO, il se base sur une graduation en sept niveaux devenue au fur et à mesure des années une vraie référence. La plupart des systèmes d’exploitation du marché ont obtenu une
certification EAL.

Un niveau de sécurité jamais atteint

Solaris 8 et IRIX 6.5.13 ont ainsi atteint le niveau 3. Tandis qu’AIX 5L, HP-UX 11i et Windows 2000 avec le service pack 3 sont, eux, crédités d’un EAL 4. Les systèmes d’exploitation issus de Linux atteignent
des niveaux proches. Red Hat Enterprise Linux 3 est EAL 2, tandis que Suse Linux Enterprise Server V8 a obtenu l’EAL 3.Mais, aujourd’hui, aucun système d’exploitation, propriétaire ou non, n’a atteint le cinquième niveau. L’EAL 5 voulu par le ministère de la Défense constituerait ainsi une première. Si le projet se fait dans les temps, ce système
d’exploitation sera disponible dans trois ans, pour un coût de 7 millions d’euros.Les cinq sociétés retenues pour le mettre au point et le certifier sont françaises. Et comptent en leur sein de vrais spécialistes de Linux, comme
Jaluna, pour l’embarqué, et Mandrakesoft, pour les serveurs et le poste de travail. Commençant tout juste à sortir
de graves difficultés financières, ce dernier bénéficie, avec le projet du ministère de la Défense, d’un vrai ballon d’oxygène. Mandrakesoft pourrait même tirer un bénéfice à long
terme du développement de ce Linux sécurisé, puisqu’il est d’ores et déjà prévu quil pourra être utilisé par des entreprises ne faisant pas partie de la sphère militaire.

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Ludovic Nachury