Passer au contenu

L’action Arm va-t-elle coûter un bras ?

Arm s’apprête à faire son entrée en Bourse. L’entreprise britannique, propriété du groupe japonais SoftBank, a déposé sa demande auprès de la SEC, le gendarme de Wall Street. Objectif : une valorisation boursière comprise entre 60 et 70 milliards de dollars.

L’introduction en Bourse (IPO) d’Arm Holdings n’est pas une surprise. L’idée flotte dans l’air depuis quelque temps, en fait depuis l’échec de la tentative de rachat par Nvidia, en début d’année dernière, faute d’accord avec les régulateurs. SoftBank, qui avait acquis Arm en 2016 pour 32 milliards de dollars (Nvidia en proposait 40), s’était alors résolu à tenter l’aventure boursière. Un pari, sachant que le contexte économique pour les IPO technologiques n’est pas au beau fixe.

Une introduction boursière synonyme de pari financier

Néanmoins, SoftBank y croit et a déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine une demande d’IPO sur le Nasdaq. Le prix de l’action, qui devrait en toute logique s’échanger sous le symbole « ARM », devrait être défini durant la deuxième semaine de septembre, avec l’introduction à proprement parler dans le courant de la troisième semaine. Selon Bloomberg, Arm espère lever de 8 à 10 milliards de dollars, ce qui valoriserait l’ensemble de l’entreprise entre 60 et 70 milliards (sachant que SoftBank ne mettra pas en vente la totalité des actions d’Arm).

L’IPO d’Arm devrait attirer plusieurs grands noms du secteur des technologies, dont… Nvidia, qui pourrait bien avaler un gros morceau du gâteau des actions de l’entreprise. Mais le fondeur n’est pas le seul dans la file d’attente : Apple et Samsung aussi seraient prêts à mettre la main au portefeuille. Et pour cause : ces mastodontes utilisent les jeux d’instructions Arm au cœur de leurs produits.

Des technologies centrales pour les smartphones

La société britannique, née en 1990 sous la forme d’une coentreprise impliquant Apple, compte 6 000 employés. Son objectif a été de concevoir une architecture de puce basse consommation pour les appareils dotés d’une batterie. Cette technologie, vendue sous licence aux constructeurs, s’est étendue aux smartphones, mais aussi, de plus en plus, aux ordinateurs et aux serveurs. Arm fait également produire ses propres puces ARM (les Cortex) par des sous-traitants comme Samsung, AMD, Intel, etc.

Selon les documents fournis au SEC, les technologies d’Arm sont utilisées dans plus de 30 milliards de puces. Ironiquement, l’entreprise avait été cotée en Bourse de 1998 à 2016, d’où elle en a été sortie par… SoftBank. Cette IPO a tout pour devenir la plus importante de l’année dans le secteur de la tech. Mais malgré les apparences, cette nouvelle introduction boursière ne sera pas un long fleuve tranquille plein de dollars.

Les ventes nettes de la société ont baissé de 1 % durant l’exercice fiscal de 2023 par rapport au précédent, pour un total de 2,68 milliards de dollars. Elle a dégagé un revenu net de 524 millions. Le marché boursier des technologies a perdu beaucoup de sa superbe avec la hausse des taux d’intérêt orchestrée par la Fed, la banque centrale américaine, pour contrer l’inflation galopante : l’argent coûte en effet beaucoup plus cher qu’il y a quelques années. Les investisseurs se montrent donc bien plus prudents…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Bloomberg


Mickaël Bazoge