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La Ville de Paris place ses données sous licence libre

Après Rennes, Paris ouvre ses bases de données aux internautes. D’autres projets sont en cours ou en réflexion dans les villes et collectivités, jusqu’au niveau de l’Etat.

Paris rejoint Rennes dans le groupe, pour l’instant très fermé, des villes françaises qui ont décidé de partager avec les internautes leurs données publiques, en les plaçant sous licence libre. La Mairie annonce en effet l’ouverture ce 27 janvier du site Paris Data, qui « recense et met à la disposition de tous des millions d’enregistrements issus de ses bases de données ».

Rangées dans différentes catégories (citoyens, urbanisme, déplacements, services, environnement, culture) et disponibles dans plusieurs formats (CSV, TXT, XLS…), les données placées sous une licence adaptée de l’ODbL (Open Database Licence) de l’Open Knowledge Foundation sont accessibles en quelques clics.

Tout un chacun, qu’il soit simple curieux, étudiant, développeur d’applications, journaliste ou blogueur, pourra télécharger facilement des éléments : listes des équipements municipaux, des parcs et jardins, des prénoms déclarés à l’Etat civil ces sept dernières années, la carte des colonnes de récupération du verre, les arrêtés municipaux d’insalubrité, etc. Pour chaque jeu de données, il est précisé la date de publication, la fréquence de mise à jour, le format proposé…

Sous certaines conditions, les internautes sont autorisés à copier, distribuer et utiliser la base de données, produire des créations (des applications, par exemple) à partir de celle-ci, ou encore de l’adapter.

La décision d’ouvrir les données au public avait été proposée aux mois de juin et de décembre 2010 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. « De nombreux jeux de données viendront s’ajouter à ce catalogue dans les jours, semaines et mois qui viennent, au fur et à mesure des contributions des services municipaux », précise un communiqué.

Nombreuses réflexions

D’autres villes (Brest, Montpellier…) ont entamé une réflexion sur le sujet, comme le mentionne le blog de l’association nantaise LiberTIC, qui milite pour l’ouverture des données publiques. LiberTIC indique que des conseils généraux, comme celui de l’Isère, ou des communautés urbaines (Bordeaux) réfléchissent aussi à l’ouverture de leurs données. 2012 pourrait bien voir le mouvement s’amplifier.

A l’étranger, nombre de villes et de collectivités se sont converties à la mode open data, comme Vancouver, au Canada, Londres ou San Francisco. Le gouvernement américain a lui-même donné l’exemple, en inaugurant, en mai 2009, Data.gov, voulu par le président Barack Obama afin de favoriser la « démocratie participative ».

En France, un groupe d’experts piloté par le député UMP Franck Riester a remis en février 2010 un rapport au gouvernement préconisant la mise en place d’Etat Lab, une plate-forme pour permettre « aux acteurs tiers de développer des services innovants à partir de données publiques ». Des initiatives privées sont déjà en place : Data Publica, « un annuaire des données publiques (…) identifiées comme disponibles en France, ainsi que les conditions légales sous lesquelles elles sont utilisables ».

La Fing (Fondation Internet nouvelle génération) est, pour sa part, très mobilisée sur le sujet, avec une campagne menée en 2010 et la récente publication d’un guide pratique en bêta… sous licence Creative Commons, bien entendu.

GuidePratiqueDonneesPubliquesv1beta

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Guillaume Deleurence