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La tolérance de pannes est aussi une affaire de système de fichiers

Le système de fichiers a une vie indépendante du système d’exploitation. On cherche en permanence à en améliorer les performances et la tolérance de pannes Après les modes journalisé et distribué, apparaît maintenant le mode clustérisé.

Les progrès accomplis pour fiabiliser les matériels et les systèmes d’exploitation ne doivent pas occulter les efforts réalisés pour construire des systèmes de fichiers à haute performance et haute disponibilité. Croissance des volumes de données, exigence de débits élevés pour les entrées/sorties, reprise après panne, etc. Toutes ces problématiques intéressent les systèmes de fichiers.
On parle depuis quelques années déjà de systèmes de fichiers journalisés, dans lesquels on crée un historique de l’ensemble des modifications apportées aux fichiers, de façon à se prémunir contre les pertes de données en cas de panne. Désormais, la notion de clustering au système de fichier lui-même appara”t. Les objectifs sont multiples. Sur le plan du stockage, il faut pouvoir faire abstraction de l’architecture physique du système de stockage, et offrir aux applications et aux clients d’un cluster la possibilité d’accéder de façon native à l’ensemble des volumes de données stockés sur les disques répartis entre plusieurs n?”uds. Sur le plan de la sécurité, il s’agit de faciliter les opérations de reprise en offrant à chaque n?”ud l’accès en lecture au journal des opérations effectuées dans tout le cluster.
Cela demande d’ajouter au système de fichiers une couche de communication gérant les verrous d’accès aux données, ainsi que des mécanismes de gestion des métadonnées qui décrivent les fichiers. Sans oublier la gestion des mémoires caches. Pour l’heure, SGI est l’un des rares acteurs à avoir implémenté de tels principes architecturaux dans son système de fichiers ” clustérisé “, CxFS, sorti en fin 1999. Il n’est cependant pas seul à ?”uvrer dans cette direction. IBM met déjà en ?”uvre GPFS (General Parallel File System) pour ses clusters à base de n?”uds RS/6000 SP, tandis que Veritas a des projets semblables pour faire évoluer son système de fichiers VxFS. Reste que SGI tente aujourd’hui de sortir sa technologie de la niche du supercomputing
pour l’étendre au stockage de type SAN (Storage Area Network).
En témoignent ses efforts visant, avant la fin 2000, à présenter un serveur et un client CxFS sur Linux, avant que d’étendre CxFS à Windows NT – pour lequel un client CxFS est en cours de développement – et à d’autres Unix commerciaux.
Le support de Linux s’inscrit dans la stratégie de SGI, mais il est vrai aussi que les différentes distributions Linux servent de bancs d’essai à plusieurs tentatives de développement de systèmes de fichiers à haute performance, haute disponibilité, distribués ou non. Ainsi l’université de Carnegie Mellon développe-t-elle Coda, un projet de système de fichiers distribué et sécurisé pour Unix BSD et Linux. D’autres projets de systèmes de fichiers distribués sont conduits à l’université du Minnesota (GFS, Global File System) et à la Nasa (PVFS, Parallel Virtual File System). Reste que, en ce qui concerne les solutions commerciales, l’heure est encore à étendre la technologie du système de fichiers journalisé à l’ensemble des systèmes d’exploitation serveurs. Y compris à Linux, puisqu’une équipe de développeurs allemands a récemment développé un système de fichiers journalisé pour la distribution SuSE de Linux.

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Thierry Jacquot