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La télévision sur le Net peine à appliquer son business model

Les Web-TV revendiquent déjà leur place dans le paysage audiovisuel français. Pourtant, avec peu de moyens et d’audience, il est difficile d’atteindre la rentabilité.

Les webtéléspectateurs, ces internautes équipés d’un accès haut débit pour recevoir sur leur poste de la vidéo de qualité, sont encore peu nombreux. En avril dernier, selon l’Avicam (Association des villes pour le câble et le multimédia), ils étaient un peu plus de 60 000 à utiliser Internet par le câble.Dans ce contexte, le démarrage des Web-TV se révèle difficile. Après quelques mois d’activité, les tout premiers acteurs de la nouvelle télévision consolident leurs business models.

Solution numéro un : le sponsoring et la publicité

Le première source de revenus est sans conteste celle issue de la publicité et du sponsoring d’émissions. Plus que cela : c’est à peu près la seule disponible à ce jour.Le prinicipal atout des Web-TV par rapport aux sites Web plus traditionnels est la durée de la visite. En effet, les webtéléspectateurs restent longtemps sur les sites, visionnant plusieurs programmes, en direct ou en différé. Les acteurs du marché évoquent des sessions de consultation du site de l’ordre de douze à trente minutes, un record.” En fonction de l’audience et du format, nous proposons aux annonceurs de sponsoriser une rubrique, à partir de 30 000 à 40 000 francs, pour un mois, explique Eric Clin, cofondateur de Nouvo.com. Notre objectif est d’avoir, d’ici à la fin de l’année, 100 000 visiteurs réguliers et de compter dix à quinze sponsors dans le mois qui vient. “En plus de la publicité, les Web-TV comptent également développer des partenariats dans le domaine du commerce électronique. Clicvision, par exemple, proposera à partir de septembre l’accès, depuis son site, à un service d’achat de sonneries de portables. Nouvo, de son côté, mise plutôt sur la revente de contenus à des portails.

L’abonnement, issue la plus rentable

A plus long terme, les Web-TV comptent toutes faire payer l’accès à certains de leurs programmes. C’est ici que la stratégie de la Net-télévision va vite rejoindre celle de la petite lucarne, plus précisément celle de la télévision thématique, avec des programmes spécifiques et très ciblés.
Ces services payants, abonnement ou forfait à la séance, se développeront lorsque les accès à Internet seront de meilleure qualité.Clicvision explore la voie, en mettant en place une solution avec France Télécom, afin de surtaxer la minute de communication pour certains programmes.Les alliances avec les câblo-opérateurs sont enfin, envisagées : “Les opérateurs devront bien se démarquer les uns des autres, afin de gagner leur clientèle. Pour vendre des abonnements à 300 francs, il faudra qu’ils proposent des contenus exclusifs à leurs abonnés, explique Henri Mojon, président de Clicvision. Nous pensons, à terme, tirer une partie de nos revenus des reversements en provenance des opérateurs.”Les acteurs du marché, avant d’être rentables, développent aujourd’hui leurs programmes pour la France et pour l’Europe. “La télévision est un secteur très gourmand en capitaux, pour un retour sur investissements très long”, souligne Jacques Rosselin, PDG de Canalweb.Canalweb possède ainsi une première filiale européenne en Espagne, créée en association avec Ovidéo, et TVWeb régions, un réseau de télévisions locales ouvert avec cinq groupes de presse quotidienne régionale.Si Canalweb a levé, lors de son deuxième tour de table, 130 millions de francs, les nouveaux entrants cherchent également des capitaux. Nouvo, lancé en mai dernier, après une première levée de 12 millions de francs, doit faire entrer de nouveaux acteurs dans son capital. Et Clicvision, lancée début 2000, a bouclé un deuxième tour, auprès d’investisseurs privés, de 10 millions de francs.

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Laure Deschamps