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La SNCF choisit Orange pour connecter 300 rames de TGV en Wi-Fi d’ici 2017

C’est officiel : la société de chemins de fer a choisi Orange comme maître d’œuvre du Wi-fi dans ses TGV. Guillaume Pepy vient de préciser le planning : le déploiement va bientôt commencer.

Au mois de février dernier, Orange annonçait couvrir en 4G la ligne de TGV Paris-Lyon. Une première nationale. Malgré cela, la SNCF avait gardé le mystère sur le résultat de son appel d’offre pour installer le Wi-Fi dans les rames des trains à grande vitesse. Le Président de la société de chemins de fers français vient enfin d’officialiser ce matin le choix d’Orange, qui a donc été retenu au détriment de SFR.

Lors d’une conférence de presse dédiée aux objets connectés, Guillaume Pepy a donné des détails sur le calendrier à venir. « Pour le moment, nous en sommes encore au stade du prototype », a-t-il déclaré. « Mais nous prévoyons d’équiper 40 rames d’ici la fin de l’année 2016 et 300 rames d’ici fin 2017 », a-t-il ajouté.

Concrètement, la SNCF va utiliser les antennes 3G et 4G déployées par Orange le long des voies pour créer un réseau Wi-Fi à bord de ses TGV. Pour cela, il faudra équiper chaque rame d’un boîtier Wi-Fi et de plusieurs répéteurs par voiture. Chaque rame aura une capacité de 80 Mbit/s au minimum.

Orange a déjà fini de couvrir Paris-Lille en 4G

Le patron de la SNCF a aussi précisé qu’Orange venait de finir de couvrir Paris-Lille en 4G. 9 tunnels du TGV Atlantique seraient également actuellement déjà opérationnels à partir de Libourne. On peut donc penser qu’après Paris/Lyon et Lyon/Marseille, le Wi-Fi ne devrait pas tarder à bord du Paris-Lille, puis du TGV Atlantique.

Au départ, La SNCF avait retenu le satellite, mais cette solution a été vite abandonnée. « Il fallait que 1000 personnes puissent se connecter en même temps à 320 km/h. La 4G était mieux adaptée », nous avait confié il y a peu Yves Tyrode, le directeur digital et communication de la SNCF.

Mais l’opération n’est pas simple techniquement. Impossible, en effet, d’utiliser des équipements standards. « Les boîtiers ont dû être agréés au niveau sécurité et il a fallu vérifier qu’il n’y ait pas d’interférence », précise encore Yves Tyrode. Il va falloir aussi immobiliser chaque train plusieurs jours pour l’équiper.

Du côté d’Orange, le travail est colossal. Pour Paris/Lyon, l’opérateur a dû installer une antenne tous les 3 km le long des voies, soit 200 nouveaux sites. « Le projet a mobilisé 160 de nos techniciens durant 16 mois », avait souligné Fabienne Dulac au mois de février dernier.

Les tunnels sont les sites les plus difficiles à couvrir

Dernière difficulté enfin : les gares très encaissées et les tunnels. Dans ces cas particuliers, il faut passer par le réseau GSM-R interne de la SNCF qui sert d’ordinaire aux employés ferroviaires. Les installations sont financées ensuite en mutualisation avec le maximum d’opérateurs et la SNCF elle-même. La couverture de ces zones est longue est difficile car il faut intervenir quand le trafic est interrompu. Et ce sont des agents de la SNCF eux-mêmes qui installent les antennes à cause de la dangerosité des sites. Les travaux se négocient donc tunnel par tunnel, gare par gare. D’où une progression lente de la couverture 3G et 4G et, par ricochet, du Wi-Fi.

Le coût d’installation non plus n’est pas anodin : il se chiffre en dizaines de millions d’euros, sans compter le coûte d’achat du trafic d’Orange par la SNCF. La société garantit, en revanche, qu’il n’y aura aucune répercussion sur le prix du billet et que les utilisateurs ne subiront pas de publicité intempestive, même s’ils devront entrer leur adresse e-mail pour accéder au service. 

Le reste du réseau ferroviaire, en-dehors des TGV, n’est pas oublié. Guillaume Pepy estime que 90% des voyages seront connectés d’ici la mi-2019. Cela comprend aussi bien les TER, que les trains Intercités ou encore le RER.

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Amélie CHARNAY