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La Russie va devoir ruser pour acheter des processeurs x86… ou se tourner vers la Chine

Outre l’approvisionnement en PC depuis des pays amis, la Russie peut aussi compter sur le concepteur de processeur x86 chinois, Zhaoxin, et ses KaiXian. Des puces peu puissantes, mais à même de faire tourner des postes bureautiques sous les OS classiques (Windows, Linux).

L’embargo des exportations américaines vers la Russie a de très nombreux effets néfastes sur l’économie de l’envahisseur de l’Ukraine, notamment la privation de semi-conducteurs comme les processeurs de PC. AMD et Intel ayant cessé leurs activités dans la patrie de Vladimir Poutine, il faut trouver des alternatives plus immédiatement opérationnelles que le processeur domestique Elbrus – comprendre, des puces de PC de bureau capables de faire tourner Windows (sans doute piraté) ou des versions de Linux.

Lire aussi : Ce processeur 100% fabriqué en Chine est-il illégal ? (2020)

S’il semble évident que la Russie va se fournir en puces américaines par des chemins de traverse, elle dispose aussi d’une alternative légale et exotique : les puces chinoises Zhaoxin.
Ces processeurs x86 (jeu d’instruction d’Intel et AMD) sont conçues sur la base de la propriété intellectuelle du taïwanais VIA (qui dispose d’une vieille licence) et conçues en Chine.
Si Zhaoxin prétend se concentrer sur son marché intérieur, le concepteur de cartes mères hongkongais « Dannie » vend ses produits en Chine (logique), Turquie, Lituanie… et en Russie. Dannie a d’ailleurs mis à jour ses sites Web pour présenter une nouvelle carte mère.

Lire aussi : Le processeur russe souverain est toujours trop mauvais pour remplacer les puces d’Intel et AMD (2021)

En dépit des promesses de centrage exclusif sur la Chine de Zhaoxin, des entreprises russes comme Tonk (ТОНК) font déjà appel à ses puces dans des PC portables et des clones de NUC. Des machines qui sont certifiées compatibles Windows, Red OS (Linux, certifiée par le ministère des télécoms Russe) et Astra Linux, une distribution basée sur Debian et certifiée par le ministère russe de la Défense et utilisée jusque dans les services de renseignement.

Pour les postes clients, pas pour le calcul intensif

Gravés en 16 nm et basés sur des plans un peu datés, les SoC de Zhaoxin – les KaiXian, KX – sont des puces multicœurs intégrant une puce graphique, et compatibles avec les technologies classiques – USB 3.0, HDMI, USB-C, Wi-Fi, etc.
Pas de quoi faire de la simulation de fusion nucléaire ni même jouer à des jeux 3D en 4K, mais suffisamment de puissance pour faire tourner des navigateurs, vidéos, applications métiers et solutions bureautiques. Bref, de quoi faire tourner « la boutique », ce dont a tout à fait besoin la Russie en ce moment.

S’il est difficile, voire impossible, de savoir quelle sera la proportion de puces taïwano-chinoises qui arriveront en Russie par rapport aux puces d’Intel et AMD qui vont lui arriver par des marchés parallèles (pays amis, etc), il est cependant intéressant de voir l’intérêt de Zhaoxin grandir pour cause géopolitique.

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Si les besoins bureautiques de la Russie peuvent être en partie couverts par l’aide chinoise, pour les besoins de calcul intensif en revanche, la Russie va avoir beaucoup plus de problèmes à se fournir. Les restrictions entourant les puces Xeon (Intel), EPYC (AMD), A100/H100 (Nvidia) et autre Power (IBM) sont bien plus sévères. Et les puces américaines représentent 99% du Top 500 des supercalculateurs…

Source : Tom’s Hardware US

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Adrian BRANCO