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La révolution by Free

Les nouvelles box “ Free by Starck ” ont l’ambition de bousculer le haut débit. Qu’apportent-elles ? Sont-elles au-dessus de la concurrence ? Toutes nos réponses.

Révolution. Le choix d’un tel nom n’est pas anodin. C’est en partie, le soupçonne-t-on, pour faire un pied de nez à SFR qui a lancé quelques semaines plus tôt sa nouvelle Neuf box… “ Evolution ”. Mais c’est aussi et surtout parce que Free n’a pas peur des mots. Le fournisseur d’accès a l’intime conviction que sa box a tous les atouts pour bouleverser le quotidien numérique des Français. Sur le plan médiatique, en tout cas, Free a réussi son pari. Son annonce a provoqué un gigantesque raz de marée porté par un équipement inattendu et totalement inédit sur le marché des box. Si l’arrivée d’un Media Center avancé et d’une fonction serveur (Nas pour Network Attached Storage) était pressentie par les fans de Free et la plupart des observateurs, personne n’avait vu venir l’intégration du lecteur Blu-ray au sein du décodeur TV, alias le Freebox Player. Et que dire du partenariat signé avec Intel, qui a abouti à l’intégration d’un vrai processeur Atom à 1,2 GHz ! Du lourd, donc, du moins sur le papier.

Vraiment au-dessus du lot ?

Nous avons comparé la nouvelle box de Free avec celles de ses concurrents : la Neuf box Evolution fraîchement lancée par SFR, la Livebox 2 d’Orange et la Bbox de Bouygues Telecom. Et en fil rouge, bien sûr, la précédente version de la Freebox, encore disponible. D’un point de vue technologique, pas de problème, le décodeur TV (Freebox Player) et le modem-routeur (Freebox Server) sont à la pointe. Notamment en ce qui concerne les vitesses de transfert, que ce soit entre les PC et périphériques reliés au réseau local ou entre des supports de stockage externe et les deux boîtiers : Player et Server sont équipés du Wi-Fi n, chacun propose une prise eSata, et tous les ports Ethernet sont à la norme Gigabit. À titre de comparaison, aucun autre opérateur ne propose de prise eSata, et seule la Neuf box Evolution de SFR est munie de ports Gigabit Ethernet à l’heure actuelle.En revanche, la Freebox Révolution perd quelques-uns des atouts du modèle de 2006. Ainsi, la sortie audio coaxiale qui servait à relier le décodeur à un équipement home cinéma n’existe plus. Il faudra se contenter de la sortie optique ou de la prise HDMI, sachant que seuls les amplis récents sont pourvus de cette dernière. Idem pour l’entrée Péritel (exploitée par le service TV Perso) ou la sortie antenne, envolées. L’abonné devra donc passer par un adaptateur pour relier un autre appareil à la TNT.Comment interpréter ces pas en arrière ? Concernant la sortie coaxiale, Free a simplement estimé que l’optique suffisait. Pour le reste, nous n’avons pas eu de réponse, mais il semble clair qu’en supprimant certaines interfaces audio et vidéo, le fournisseur d’accès affirme sa volonté de faire de la Freebox un point de passage quasi obligatoire : sans sortie antenne, la TNT se regarde et s’enregistre forcément via son décodeur ; sans entrée vidéo, il supprime la possibilité d’y brancher un autre appareil. Free utilise sa box pour imposer sa vision des loisirs numériques ? Comme ses concurrents, en somme, si ce n’est que la proposition du FAI est aujourd’hui la plus alléchante.Lecteur Blu-ray, serveur domestique, plate-forme Intel… Ces trois nouveautés représentent-elles réellement une avancée majeure ? Pour la première, pas vraiment. Certains concurrents (SFR par exemple) évoquent même un retour en arrière à l’ère de la dématérialisation. Le patron de Free, Xavier Niel, se justifie en expliquant que la dématérialisation a certes de plus en plus de succès, mais que les formats optiques sont loin d’avoir disparu. Admettons. Avec sa force de frappe, Free pourrait d’ailleurs donner un sérieux coup d’accélérateur à l’adoption du Blu-ray en France, à la peine jusqu’à présent. L’arrivée du serveur domestique, disponible sur les box de dernière génération de ses concurrents, était très attendue. Mais Free, FAI des technophiles par excellence, est allé bien plus loin : accès aux fichiers en local mais aussi à distance, “ Seedbox ” permettant de télécharger via différents protocoles, etc.

L’abonné prend la main

Mais la présence d’un processeur Intel Atom constitue, selon nous, l’innovation la plus marquante. Pour deux raisons : elle démultiplie les possibilités du décodeur TV en permettant à n’importe quel développeur de proposer ses applications dans le Free Store. Et surtout, elle implique un changement de paradigme majeur dans le foyer des Français : dans le nouveau monde de Free, il n’y a plus de programme imposé. L’abonné exige de sa télé qu’elle lui offre ce qu’il veut, quand il veut et au prix qu’il veut. Une révolution, en sorte.

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Christofer Ciminelli, Christophe Gauthier et Delphine Sabattier