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La réalité virtuelle fait campagne pour trouver du pétrole

La CAO mécanique pour modéliser les champs pétrolifères est un échec. Une jeune société française a développé un logiciel de réalité virtuelle spécifique, capable de prendre en compte la notion d’incertitude.

Avant de décider si un champ pétrolifère est rentable ou non, les compagnies pétrolières doivent associer un grand nombre de données disparates : sismiques, géologiques (composition, perméabilité et porosité de la roche) et pétrophysiques (comme la température ou la pression). Puis elles les analysent, les recoupent et les mettent en forme pour obtenir une présentation “géologiquement acceptable”. Jusqu’ici, les logiciels métier se cantonnaient à des présentations 2D, à des graphes et à des courbes. “Et toutes les tentatives pour importer ces modèles dans un logiciel de CAO ont échoué”, explique Pascal Le Mélinaire, directeur général de T-Surf, un jeune éditeur de logiciels d’analyse et de modélisation des bassins pétroliers qui a développé Gocad VR utilisant la méthode DSI.
Créée il y a trois ans, cette société a vu le jour grâce à Jean-Laurent Mallet, professeur à l’université de Nancy, qui a su rassembler les principales compagnies pétrolières mondiales dans un consortium académique. Objectif : inventer une informatique pétrolière spécifique. Pari tenu. Une nou- velle méthode de modélisation, baptisée DSI (Discrete Smooth Interpolation), développée par Jean-Laurent Mallet permet alors de définir des formes sous contraintes. “Chaque contrainte est un type d’information qui va aider à contrôler l’allure de la surface en 3D. Il existe des contraintes précises et d’autres qui sont incertaines, voire contradictoires. Pour résoudre cette incertitude, on associe à chaque contrainte un paramètre de confiance et on croise les données, reprend Pascal Le Mélinaire. Les compagnies réalisent, avec notre prototype de réalité virtuelle, de mille à deux mille représentations d’un même modèle, afin de déterminer leur risque économique.”

Une première mondiale qui devrait faire des petits sur le créneau de la location d’applications collaboratives sur Internet. D’autres secteurs d’activités seraient intéressés, notamment miniers ou médical, “car on y utilise les mêmes outils que dans le pétrole : scanner, échographie, rayons X…”, précise le jeune directeur général

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Erick Haehnsen