Passer au contenu

La réalité augmentée sous l’oeil de la Cnil

Les éditeurs d’applications de réalité augmentée ne sont pas exempts de devoirs. La Cnil appelle les utilisateurs à la prudence.

Johnny Hallyday jouant un morceau de sa dernière tournée devant une couverture de magazine, des informations géolocalisées sur l’endroit que l’on visite avec son téléphone, des personnages de jeux à détruire tout en pilotant un hélicoptère… La réalité augmentée, ce concept superposant des images virtuelles à des clichés réels, est de plus en plus présente dans notre quotidien.

Forte de ce constat, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) rappelle quelques principes aux créateurs comme aux utilisateurs de ces applications. Principal motif de prudence pour la Commission : l’identification et la géolocalisation des individus, une fonction très souvent associée à la réalité augmentée.

Sur son site, l’organisme précise que tous les éditeurs de services mobiles basés en France ont pour obligation de se conformer à la loi informatique et libertés. En ce sens, toutes les entreprises utilisant des données permettant d’identifier une personne directement ou indirectement doivent faire l’objet d’une déclaration à la Cnil. Elles peuvent en outre faire l’objet de contrôles.

Concernant l’exploitation des informations récoltées par ces prestataires, en particulier à des fins marketing, la Cnil précise qu’elle se montrera très vigilante. « En sachant où vous vous trouvez, vos données de géolocalisation pourraient être utilisées pour vous envoyer de la publicité ciblée explicite la Commission, le marketing basé sur la géolocalisation n’est pas interdit. Il faut cependant que les personnes souscrivant à des services de géolocalisation ayant pour objet de localiser leurs amis, aient conscience de la possible réutilisation de leurs données à des fins commerciales, et qu’elles puissent s’y opposer. » Une allusion à peine voilée à Google Latitude, qui permet de localiser sur un téléphone tous ses contacts se trouvant à proximité, et pour lequel la Cnil réclamait en juin dernier une déclaration auprès de ses services.

Des risques pour les utilisateurs ?

Par ailleurs, la Cnil informe les utilisateurs de ces applications des risques qu’ils peuvent encourir. Du fait que la géolocalisation quelqu’un pourrait fort bien être pisté, estime-t-elle. De plus, « il existe un risque de vol d’informations (localisation, e-mails, contacts, pièces jointes, etc.) si l’utilisateur installe des applications malveillantes qui accèdent aux données du téléphone. Une entreprise a vu l’une de ses applications retirée de l’App Store car elle transmettait les coordonnées téléphoniques des acheteurs de l’application qui étaient ensuite démarchés par téléphone. »

Reste que la réalité augmentée n’est pas plus dangereuse qu’Internet ou que la téléphonie mobile. Tout dépend du sérieux et de l’honnêteté des prestataires de services ou des éditeurs d’applications.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction