Passer au contenu

La police de New York pourrait utiliser des drones pour alerter la population en cas d’urgence

Les forces de l’ordre new-yorkaises ont testé des drones destinés à informer les habitants de la conduite à suivre en cas d’inondations, de présence de fumées dangereuses, ou d’autres événements météorologiques extrêmes. Les défenseurs de la vie privée s’inquiètent de ce recours à cette technologie qui ne respecterait pas la procédure.

Survoler les quartiers sur le point d’être sinistrés et faire des annonces publiques en cas de conditions météorologiques extrêmes : voilà à quoi serviront les drones actuellement testés par la police de New York, si l’évaluation est concluante. Dimanche 16 juillet, la ville de New York a déclaré sur son compte Twitter que des tests de « messagerie publique pilotée à distance » seraient réalisés dans certains quartiers, sans utiliser le terme « drones ». Les appareils pourraient survoler des zones en proie à des inondations et donner des instructions à suivre – comme le fait de rester à l’intérieur, d’éviter certaines zones inondées, ou encore d’évacuer.

Une procédure qui ne serait pas respectée ?

Mais le recours à cette technologie soulève l’inquiétude des défenseurs des droits civils. Il y aurait d’abord un problème de procédure, explique Vice, mardi 18 juillet. La police locale est, par exemple, tenue de respecter une obligation d’information avant toute utilisation de ces drones, conformément à la loi POST (« Public Oversight of Surveillance Technology »). En France aussi, les forces de l’ordre doivent avertir de l’usage de ce type de technologie, notamment lors de manifestations.

À lire aussi : Des drones ont été abusivement utilisés par des forces de l’ordre pendant cette manifestation, selon la justice

Concrètement, la police doit publier une déclaration d’impact et une politique d’utilisation sur son site Web avant tout recours à ces appareils, détaillent nos confrères. Elle devait aussi solliciter les commentaires du public trois mois avant le déploiement de ces aéronefs. Autre point à respecter : la politique d’utilisation des drones, qui date d’avril 2021, doit aussi mentionner tout nouvel usage – il faudrait donc y ajouter la fonction de messagerie publique d’urgence. Or pour l’instant, ce texte n’a pas l’air d’avoir été mis à jour, note Vice.

« Il faudrait des milliers de drones pour (couvrir tous les quartiers) »

Ce n’est pas la première fois que la police de New York est critiquée pour utiliser des objets technologiques qui pourraient aller trop loin dans la surveillance des New-Yorkais. Le maire Eric Adams est un adepte de ce type de produits de la tech. 01net vous relatait en avril dernier l’utilisation de deux « Digidogs », chargés d’aider la police à « enquêter sur les incidents à haut risque ou dangereux » – l’annonce avait suscité une levée de boucliers. Cette fois, l’agence de surveillance de la ville a relevé que la police avait employé un « langage passe-partout qui ne fournissait pas suffisamment de détails » et qu’elle avait « regroupé des technologies connexes et publié une seule (politique d’utilisation des impacts) pour plusieurs technologies ». Résultat : cette façon de faire « limite les informations mises à la disposition du public ».

À lire aussi : Pourquoi ces chiens robots utilisés à New York posent problème aux associations de défense des droits civils ? 

Albert Fox Cahn, directeur exécutif du « Surveillance Technology Oversight Project », une ONG qui se présente comme luttant contre la surveillance excessive, va même plus loin. « La ville a déjà d’innombrables moyens d’atteindre les New-Yorkais, et il faudrait des milliers de drones pour (couvrir tous les quartiers) », rapporte-t-il à nos confrères. Or, il existe déjà des moyens efficaces d’avertir les habitants – comme des notifications sur les smartphones, poursuit-il. L’utilisation des drones va surtout avec un effet : effrayer la population, ajoute-t-il, déplorant un nouveau cas où la police locale ne respecterait pas la loi POST.

Cette annonce ne serait qu’une nouvelle opération de communication qui serait destinée à détourner l’attention, ajoute le militant. Le maire de la ville a été particulièrement critiqué, notamment en raison de son inaction suite à la fumée provenant des incendies monstres au Canada, qui avaient rendu l’air de la ville dangereux, souligne l’ONG dans un communiqué publié sur son site Web. « Aucun gadget (technologique) ne remplacera une gestion municipale efficace et des pratiques de communication », a taclé Albert Fox Cahn. La police de la ville n’a pas souhaité répondre aux questions de nos confrères.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Vice


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *