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La pénurie d’informaticiens repointe à l’horizon

Le contexte économique français est morose, mais un secteur reste porteur : l’informatique. L’Apec, l’Unedic et le Syntec-Informatique évaluent entre 36 000 et 40 000 le nombre de recrutements envisagés pour 2006. Non
sans difficultés.

Beaucoup de postes à pourvoir… mais des difficultés pour recruter. Voilà le paradoxe qui, en matière d’emploi informatique pour 2006, ressort de deux études venant d’être publiées. Celle, annuelle, de l’Association pour l’emploi
des cadres (Apec), publiée en mars et une autre de l’Unedic réalisée avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), présentée ce jeudi 13 avril.Pour l’Apec, les cadres en informatique vont faire l’objet de la deuxième plus forte vague de recrutements en 2006 (derrière les commerciaux) : entre 36 800 et 39 800, soit plus de 20 % du total des embauches prévues
dans l’Hexagone.Dernier chiffre emblématique, le ‘ potentiel ‘ du secteur informatique, c’est-à-dire le nombre moyen de cadres informatiques qui seront recrutés pour mille salariés. Il se monte à 112, loin devant les 45 pour
1000 des ‘ Etudes techniques ingénierie et R&D ‘ ou le 35 pour 1000 de ‘ Etudes et conseils ‘. L’informatique fait donc bien partie des ‘ secteurs les plus favorablement
orientés pour 2006 ‘,
conclut l’Apec.

Les cadres informaticiens posent problème

Si l’enquête de l’Apec est basée sur un panel d’entreprises, celle de l’Unedic est exhaustive. L’assurance chômage s’est adressée au 1 471 658 établissements employeurs dans les trente Assédic de France. Dans les faits,
417 600 ont répondu. Mais la tendance 2006 est la même que celle pressentie par l’Apec. ‘ Parmi les fonctions d’encadrement, les ingénieurs informaticiens sont les plus recherchés en 2006 ‘, note
l’assurance chômage.Les ingénieurs et cadres de l’informatique figurent dans le Top 10 des métiers pour lesquels il y a le plus de demandes, avec plus de 30 000 projets de recrutements recensés (pour l’immense majorité, des postes
permanents). ‘ Tout cela sans les chiffres de la fonction publique et des secteurs qui ne cotisent pas à l’Unedic, remarque Laurent Pouquet du Crédoc, pour expliquer le différentiel avec les chiffres de l’Apec.
Par exemple, nous n’avons pas les données pour France Télécom. ‘Mais surtout, note l’Unedic dans son enquête, les cadres informaticiens font partie des postes pour lesquels les employeurs reconnaissent avoir le plus de difficultés à recruter : plus de 44 % des postes à pourvoir poseraient
ainsi problème, quelle qu’en soit la raison (salaires, compétences, etc.). En 2005, ce taux était de 33 %, pour un nombre de prévisions de recrutement équivalent.C’est aussi le cas d’autres métiers du secteur. Les programmeurs et les informaticiens (non ingénieurs et non cadres) sont les plus difficiles à trouver de tous les métiers relevant des ‘ fonctions
administratives ‘, avec 28,9 %. ‘ En fait, nous sommes dans une période de conjoncture qui n’est pas très favorable, mais où l’informatique est un secteur porteur ‘, estime Laurent
Pouquet. Avec des perspectives d’emplois revenues à un niveau équivalent à celui d’avant le creux de la vague, en 2003.Ce constat général est entièrement partagé par le Syntec-Informatique qui, lui, n’hésite pas à parler de ‘ pénurie grandissante ‘. De jeunes diplômés, mais aussi de commerciaux,
d’architectes et de consultants chez les éditeurs et les SSII. Le syndicat patronal du secteur ajoute que 63 % de ses membres ont eu des difficultés à recruter en 2005.

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Arnaud Devillard