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Spamhaus : une méga-attaque qui n’est en fait qu’un gros buzz !

En France, cet évènement n’a pas eu d’influence significative sur le trafic web, contrairement à ce que la surenchère médiatique a pu laisser entendre. 01net fait l’analyse, chiffres à l’appui.

C’est un peu l’annonce qui fait « pschitt ». L’attaque informatique sur Spamhaus a été considérée par la société Akamai comme « la plus importante que l’Internet n’a jamais connue » et qualifiée par la société CloudFlare comme un évènement qui a « presque cassé la Toile ». En réalité, l’impact sur le web n’a, semble-t-il, été que très limité.

Chez Neo Telecom, un opérateur de transit français, tout a été normal. « Nous sommes présents sur les principaux point d’échanges de trafic Internet (peering). Nous avons rien vu passer de spécial. Et nous n’avons reçu aucune remontée particulière de la part de nos 600 clients que nous interconnectons », explique un porte-parole.

Un rapide coup d’œil sur les statistiques des points de peering européens confirme en partie cette affirmation. Sur AMSIX (Amsterdam) et DE-CIX (Francfort), on ne voit rien de spectaculaire. Sur France-IX (Paris) et LINX (Londres), on observe quelques baisses brutales de trafic, mais limitées à quelques heures, le 23 mars sur LINX et le 25 mars sur France-IX.

Les internautes français, en tous les cas, n’ont rien sentis. Ainsi, la société de mesure de trafic IP-label ne relève aucune perturbation notable au niveau de la performance de surf internet sur leur panel de 25 gros sites français. En France, « l’indice semble montrer que l’impact est nul », souligne William Rang, directeur général d’IP-label.

En revanche, IP-label a constaté une augmentation du temps d’accès d’environ 10 % auprès d’un certain nombre de gros hébergeurs européens. Cette dégradation démarre le 18 mars et se termine le 26, ce qui correspondrait donc bien à la fameuse méga-attaque.

Conclusion : « On peut donc dire que les sites web n’ont pas été touchés, et que les hébergeurs de petite ou moyenne taille n’ont pas été concernés, du moins en France, explique Alain Petit, responsable benchmarks et études chez IP-label. Les acteurs majeurs de l’hébergement ont été plus concernés par le phénomène, bien visible entre le 18 et le 26 mars, mais leurs systèmes ont bien réussi à contenir… On peut parler d’un ralentissement, oui, mais d’une catastrophe, non. » 

Bref, le buzz s’est emballé un peu vite pour pas grand-chose…    

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Gilbert Kallenborn