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La justice condamne Amazon à ne vendre plus que des « marchandises essentielles »

La justice a donné raison au syndicat Sud Solidaires. L’entreprise de Jeff Bezos ne peut désormais livrer que des produits alimentaires, hygiéniques ou médicaux. 

La décision est tombée. Le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), dont dépend son siège français à Clichy-la-Garenne, vient mardi 14 avril d’obliger Amazon à « restreindre l’activité de ses entrepôts aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, de produits d’hygiène et de produits médicaux, sous astreinte d’un million d’euros par jour de retard et par infraction constatée » dans les 24 heures.

Pendant un mois (ou plus)

Selon l’AFP qui a obtenu le jugement, la décision s’applique dans l’attente de « l’évaluation des risques professionnels inhérents à l’épidémie de Covid-19 sur l’ensemble de ses entrepôts ainsi qu’à la mise en œuvre des mesures prévues à l’article L 4121-1 du Code du travail » et pendant « une durée maximum d’un mois ». Ce délai pourra être allongé si nécessaire. 

Sud Solidaires a saisi mercredi 8 avril le tribunal de Nanterre en référé. L’organisation syndicale demandait « l’interdiction pour Amazon de continuer à employer du personnel sur ses six sites français et, à tout le moins, de réduire, comme la société s’y est engagée, son activité aux 10 % de marchandises “essentielles” et corrélativement le nombre de présent-es permettant ainsi que les mesures de protection mises en œuvre en cascade produisent réellement leur effet que la promiscuité rend inopérante ». C’est à cette deuxième option que le tribunal vient de faire droit.

« Une bombe sanitaire et sociale »

« C’est une bombe sanitaire et sociale en train d’exploser aux quatre coins de la France dans une société qui compte plus de 10.000 travailleurs/euses, directs, mais aussi une armée d’intérimaires et de livreurs/euses qui apportent y compris le virus à domicile : après des dizaines de salarié-es atteints des symptômes du Covid-19, des cas avérés ont depuis été détectés sur plusieurs des sites et un premier employé est toujours en réanimation », peut-on lire dans le communiqué. Sud Solidaires reprochait à Amazon de poursuivre son activité « comme si de rien n’était, en dépit de la mobilisation du personnel, des mises en demeure des syndicats, de l’inspection et de la médecine du travail, mais aussi des critiques des ministres de l’Économie et du Travail ».

Un employé hospitalisé 

De son côté, Amazon n’a pas encore réagi. Dès les premières accusations, la société avait assuré faire de son mieux pour garantir la santé de ses employés, recourant par exemple à la prise de leur température tous les matins. Sur RTL, le directeur général d’Amazon France, Frédéric Duval, revendiquait également le port du masque dans tous les bâtiments de l’entreprise. 

Officiellement, un seul employé est actuellement hospitalisé en réanimation à cause du Covid-19, mais les syndicats soupçonnent des dizaines de malades non comptabilisés. 

Source : AFP et Le Parisien 

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Marion SIMON-RAINAUD