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La formation en ligne tente de renaître de ses cendres

Après un an de silence médiatique, les acteurs de l’e-learning repartent au front. De nouvelles tendances se dessinent, se nourrissant des erreurs du passé.

La notion d’e-learning est apparue au plus fort de l’euphorie net-économique, à grands coups de marketing. Si certains secteurs ont su profiter de ce tremplin conjoncturel, la formation en ligne est finalement tombée de l’autre côté de la vague, avant d’avoir pu tenir les promesses mirobolantes que lui prêtaient les analystes. Son manque de succès avait alors été mis par certains sur le compte de l’immaturité des offres. Mais on peut raisonnablement penser que les clients ont plutôt été rebutés… par le chantier organisationnel et humain qu’implique un projet de ce type.Les premières solutions d’e-learning étaient, en effet, des plates-formes “à tout faire” complexes à mettre en ?”uvre, comme Learning Space de Lotus/IBM, une de leurs doyennes. Une image que Christian Comtat, directeur d’IBM Learning Services, cherche bien sûr à briser : “Début 2001, les rares communications faites autour de l’e-learning étaient négatives. Aujourd’hui, le marché semble prêt à accepter le fait qu’une plate-forme LMS [Learning Management System, Ndlr] est difficile à mettre en place, mais très efficace à terme.”

Un mode de FAH économique

Selon lui, la crise actuelle pourrait même doper la formation en ligne, les budgets de déplacements étant restreints. Un argument qui ne tient pas compte de la crise actuelle et du ralentissement des investissements informatiques… Sans pour autant remettre en cause sa stratégie grands comptes, IBM Learning Services s’est donc adaptée, en lançant une version hébergée de son offre d’e-learning. Par ce biais, le coût d’un projet est compris entre 80000 et 500000 F, à opposer au million de francs généralement nécessaire à un déploiement classique en entreprise. IBM Learning Services, qui préfère rester évasive quant à l’évolution des ventes de Learning-Space, compte sur cette version FAH pour stimuler son chiffre d’affaires. D’autres plates-formes, à l’image de Syfadis ou de Progression, sont aussi passées au mode FAH cette année.Car le seul moyen de convaincre massivement les entreprises est de leur fournir des solutions plus légères soit du point de vue de leur intégration, soit sur le plan fonctionnel. “Les entreprises préfèrent faire leurs premiers pas avec des systèmes peu coûteux. On n’a pas besoin d’une Ferrari pour apprendre à conduire !”, résume Arnaud de Corgnol, directeur de X-Perteam, distributeur et intégrateur de solutions d’e-learning.

Une multiplication d’outils

Sa société préfère promouvoir des plates-formes certes moins complètes que les Learning Space like, mais plébiscitées par les entreprises, comme WBT Manager, ou des outils spécialisés, comme le logiciel de classe virtuelle HorizonLive. Focalisés sur la formation en temps réel par téléconférence, ces derniers fleurissent sur le marché, qu’ils soient qualifiés de solutions e-learning ou, plus généralement, de systèmes de webconférence.Mais les éditeurs de plates-formes d’e-learning comptent bien profiter de cet engouement pour les solutions “dérivées” pour relancer leurs produits. Ils multiplient conférences et séminaires sur le sujet et n’hésitent pas à présenter de prétendues nouvelles solutions. Ainsi, il y a deux mois, Global Knowledge ressortait de ses cartons un système d’e-learning associé à de la gestion des compétences, un produit qui avait été déjà mis sur le marché en 1999…

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Julie de Meslon