L’Idate, l’Institut montpelliérain de l’audiovisuel et des télécoms en Europe, vient de publier son classement 1999 des vingt-cinq premiers équipementiers télécoms. “La relative stabilité parmi les onze premiers entre les classements de 1999 et 1998 s’explique par le fait que, l’an passé, les constructeurs n’avaient pas entamé les mouvements de restructuration qui ont défrayé l’actualité ces derniers mois. Et qui pourraient appor- ter des changements dans notre prochain classement“, précise Jean-Charles Doineau, du département analyses industrielles de l’Idate. Ces restructurations s’organisent d’ailleurs autour de deux pôles : l’optique et les mobiles. Deux secteurs déjà en essor en 1999 et qui ont connu un regain d’activité en 2000.
Dans l’ensemble, le CA est en nette progression
De fait, parmi les onze premiers, on n’observe qu’une permutation entre Alcatel, qui rétrograde de la quatrième à la sixième place, et Siemens, qui grimpe de la sixième à la quatrième place. Alcatel était alors au creux de la vague, avec la grave crise amorcée en fin 1998. Siemens, lui, “profitait des dernières grosses commandes en commutation classique, de son arrivée dans les terminaux mobiles et des débuts d’Unisphere (NDLR : ensemble des sociétés rachetées par Siemens aux Etats-Unis) “, souligne Jean-Charles Doineau. En revanche, si le classement change peu – sauf Alcatel -, on observe une nette poussée de la progression du chiffre d’affaires des équipementiers entre 1999 et 1998, comparée à la période 1998 et 1997. A noter aussi les beaux redressements de NEC et de Fujitsu, notamment grâce aux mobiles.Dans le bas du classement, l’optique explique le sprint de Corning, qui passe de la vingt-cinquième à la dix-septième place (+ 58 %), et l’arrivée en trombe en 1999 de JDS Uniphase à la vingt-cinquième place (+ 405,3 %). Marconi, qui affiche une belle progression de 86 % et passe de la dix-septième à la treizième place, profite du rachat de Fore, cham- pion de l’ATM et doté d’une solide expertise en Ethernet et en technologie IP. Quant au Français Sagem, malgré une modeste progression de 11 % de son chiffre d’affaires, il atteint en 1999 la vingtième place, alors qu’il occupait la vingt-huitième l’année précédente.A côté de ceux qui engrangent des bénéfices, il y a ceux qui affichent des pertes, comme Toshiba et Italtel – tous deux déjà dans le rouge en 1998 -, ou le constructeur de satellites Hughes, bénéficiaire en 1998.Enfin, certains équipementiers ont disparu. Par exemple, Bosch, PTIC (Chine), Philips, qui s’est plutôt recentré sur le grand public, et Samsung, qui se trouvait à la quatorzième place dans le classement 1998 et qui affichait déjà à cette date un recul de 13,9 %.A noter que, parmi ces vingt-cinq premiers, figurent deux Français en 1999 – Alcatel et Sagem -, contre un seul en 1998.
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