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Ken Lacy (UPS) : ‘ Nos développements informatiques suscitent des opportunités commerciales ‘

UPS compte l’un des plus gros services informatiques au monde avec plus de deux mille développeurs et une dépense annuelle de 1 milliard de dollars américains. Mais comment rentabiliser un tel investissement ?

01 Informatique : Avez-vous subi des réductions budgétaires ces dernières années ?Ken Lacy : Non, aucune. Notre budget informatique bénéficiait historiquement d’une croissance annuelle à deux chiffres. Mais ces derniers temps, en raison du climat économique et de la diminution de l’activité dans
de nombreux secteurs, sa croissance est descendue à un chiffre. Nous ne sommes donc pas à plaindre. Nous dépensons toujours un peu plus chaque année en technologies et multiplions les nouveaux projets. Nous venons, par exemple, de lancer un système
d’aide au chargement des camions et à la constitution de l’itinéraire de livraison. Il va, à lui seul, nous faire économiser du temps, de l’argent en formation des livreurs, ainsi que des millions de litres d’essence. Nous sommes un très grand
développeur de logiciels avec plusieurs milliers de développeurs et d’applications. Mais la plupart d’entre elles se rentabilisent toutes seules, car elles développent des opportunités commerciales.Comment fait-on pour gérer une mini-SSII de deux mille personnes ?J’ai une astuce assez simple. Je ne fais quasiment pas d’infogérance. J’essaie, en revanche, de m’assurer que 10 % de mon personnel peut être considéré comme une sorte de staff supplémentaire. Cela me permet d’étendre ou de
comprimer l’effectif selon les projets, les compétences et le nombre de personnes dont j’ai besoin à une période donnée. Et cela fonctionne plutôt bien. Il faut simplement être vigilant lors du recrutement et s’assurer que les équipes restent
toujours occupées. Ce n’est pas un réel problème, étant donné les projets que nous développons actuellement. Et comme nous investissons énormément en Java, Wi-Fi et GPS, nous n’avons aucun mal à attirer des talents.Tout de même, n’êtes-vous pas tenté par le développement offshore ?Nous y réfléchissons. Mais pas pour n’importe quoi. Les applications créées sont, pour la plupart, propriétaires. Il existe, en effet, très peu d’applications ou de progiciels commerciaux en rapport avec notre activité. Les
développements doivent donc être intimement liés aux entités métier et aux utilisateurs qui font fonctionner ces systèmes. L’objectif étant de s’assurer que les applications sont bien construites et qu’elles délivrent les performances nécessaires.
Il n’y a donc pas d’intérêt massif à externaliser leur développement. En revanche, nous estimons que ce modèle est adapté pour des applications stables, comme la comptabilité, les ressources humaines ou les progiciels packagés. Nous évaluons
d’ailleurs plusieurs petites entreprises ‘ offshore ‘ susceptibles de prendre en charge certains développements ou d’assurer la maintenance de quelques autres. Si le retour sur investissement est
intéressant, nous basculerons.Rationalisez-vous vos développements en standardisant l’ensemble sur une plate-forme .Net ou Java ?Non, nous travaillons avec les deux. Il est vrai qu’il peut sembler surprenant, pour une entreprise aussi grande que la nôtre et développant autant d’applications, de multiplier les coûts avec deux plates-formes de développement.
Mais nous pensons que l’on va vivre dans un monde où il y aura, d’un côté, Microsoft et, de l’autre, Java. L’important étant de bien sélectionner où se situe la meilleure utilisation. Nous avons énormément de développements Java, mais nous
commençons tout juste avec .Net. Nous disposons de nombreuses applications Windows sur les postes de travail et sur les petits serveurs. Or, Microsoft met tout en ?”uvre pour qu’il soit plus facile de développer des applications .Net dans son
environnement. Nous ne gagnerions donc pas grand-chose à les développer en Java.Mais alors, comment rentabilisez-vous le milliard investi chaque année en technologie ?La technologie est au centre de notre métier. Elle nous permet de pister en temps réel un colis dans le monde entier. Grâce à elle, nous pouvons également accepter une demande d’envoi à une heure du matin et livrer le colis sept
heures plus tard. Cette réactivité génère du chiffre d’affaires. Nos investissements se rentabilisent donc tout seuls. Mais nous allons beaucoup plus loin depuis que nous assurons l’infogérance de la logistique de nos clients. Les milliards investis
en informatique nous permettent de faire fonctionner les entrepôts et l’ensemble de la chaîne de nos clients en les interconnectant à notre système d’information. Ils ont ainsi une visibilité très fine de l’ensemble des processus et disposent des
mêmes outils de supervision que nous. Cette activité génère déjà 1,2 milliard de dollars et affiche une croissance annuelle de 15 %.

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Anicet Mbida