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Jean Mounet (Syntec Informatique)

‘ C’est l’usage qui est innovant, pas forcément la technologie. ‘

Patrons qui reculent encore devant l’investissement en nouvelles technologies. Etat trop absent et sans véritable projet industriel pour ce secteur… Jean Mounet, président du Syntec, défend certes les intérêts des sociétés
de service. Mais il plaide fort… Et plutôt juste.01 DSI : Les sociétés de services sont-elles sorties de la crise ?


Jean Mounet : Partiellement. Nos entreprises ont retrouvé une croissance positive en termes de chiffre d’affaires, et une partie de nos clients recommencent à investir. Y compris ceux qui avaient arrêté de le
faire, tels les opérateurs télécoms. On est sorti de la crise.


Mais j’ai l’impression que l’investissement en nouveaux projets n’a pas encore atteint le niveau et le dynamisme auxquels les technologies permettraient d’accéder. Il existe toujours un décalage en
matière de nouveaux projets par rapport aux pays les plus dynamiques. Cet écart s’est creusé depuis 2000, notamment avec les Etats-Unis. Dans quels types de projets les entreprises françaises investissent-elles aujourd’hui ?


Une part importante des budgets informatiques est consacrée à l’adaptation. Les entreprises s’adaptent aux évolutions de leur environnement. Elles n’ont, de toute façon, pas le choix : nouvelles normes IAS-IFRS,
Bâle II, régulations financières… Face aux fusions, réorganisations et nouvelles offres, il leur faut s’adapter. Et cela grève les budgets. Dont une part importante est aussi consacrée à optimiser le système d’information,
c’est-à-dire à le rendre plus sûr, plus efficace, plus productif, et, à terme, moins coûteux.


Je pense, par exemple, à l’effort fourni par les banques en réseau pour réduire leurs plates-formes applicatives, de trente à cinq pour certaines. Cela représente de gros investissements, mais qui ne sont pas forcément innovants
au sens de nouvelles applications. Qu’est-ce qu’une application innovante ?


Le terme innovant est trompeur. Faire quelque chose de nouveau ne veut pas forcément dire innover sur le plan technologique. Des applications innovantes, ce sont généralement de nouveaux processus mis en place dans les entreprises pour
apporter un meilleur service aux clients, perfectionner la chaîne logistique ou les échanges avec les fournisseurs, réduire les stocks, ou intégrer des applications aujourd’hui disparates… Typiquement, tout ce qui touche au B to B ou
au B to C. A la limite, on pourrait faire de l’innovant avec du Cobol.


C’est le service rendu qui est innovant. Des offres nouvelles, un système de pilotage nouveau, une chaîne fournisseurs intégrée, des produits embarquant des puces… Une nouvelle automobile ou un nouvel avion avec 50 %
de puissance de calcul supplémentaire pour apporter un meilleur service, une sécurité accrue, c’est innovant. Même si, au fond, une puce embarquée ne l’est pas. Pourquoi les entreprises restent-elles frileuses en matière d’innovation ?


Je crois qu’il y a plusieurs raisons à cela : le contrecoup des années 1998-2000, où les entreprises ont beaucoup investi pour les passages à l’euro et à l’an 2000. Certaines ont confondu internet et bulle
financière, sans considérer l’apport énorme des technologies internet. Mais ce comportement s’atténue. La crise économique, ensuite. Jusqu’en fin 2003, les entreprises en Europe et en France n’ont eu que peu de moyens
d’investir. Cela a changé depuis le début 2004.


La dernière raison, c’est cette culture très cartésienne, qui veut que tout doive être démontré, et notamment le fameux ROI, avant de lancer un investissement. Elles n’ont pas la foi du charbonnier ?” je crois aux
technologies, et j’y vais ?” comme en Asie, dans les pays en pointe comme Singapour, Taïwan, Hong-Kong où les chefs d’entreprise tentent l’expérience et essaient de voir ce que cela peut donner, sans même avoir
réellement analysé si ce sera utile ou non. Le problème, c’est peut-être que les patrons ne semblent toujours pas avoir intégré l’importance de la technologie pour avancer… Et de ce côté-là, cela bouge ?


Je crois que ça vient. Une nouvelle génération de patrons arrive, qui sont conscients de ces enjeux. Progressivement, ils font bouger les choses. Et cela dans la plupart des entreprises. Jusqu’ici, les patrons et leur entourage
n’avaient pas toujours perçu qu’investir dans les technologies de l’information n’était pas dépassé. Même si certains prétendent que, chez eux, tout est déjà informatisé !


Ils n’ont pas toujours pris conscience que le besoin en technologies de l’information est plus important aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix ans, et qu’il le sera davantage encore demain. Mais peut-être
que nous, les SSII et les éditeurs, n’avons pas été assez persuasifs. Et pourquoi les patrons seraient-ils convaincus qu’ils doivent investir dans les technologies ?


Plusieurs raisons pour cela. Tout d’abord, la technologie informatique couvre de plus en plus de domaines. Et les applications deviennent possibles alors qu’elles ne l’étaient pas. Le champ couvert est de plus en plus
large : mobilité en termes d’application, arrivée de la RFID (Radio Frequency Identification).


Ces deux exemples peuvent transformer totalement des entreprises, parce que les technologies ont évolué, que les puces sont de moins en moins coûteuses, et qu’elles sont de plus en plus robustes. En raison de la mondialisation,
ensuite. Plus l’économie est mondiale, plus les TIC sont nécessaires. Parce qu’il y a plus d’échanges, plus de clients et de fournisseurs potentiels sur tous les continents, et aussi beaucoup plus de concurrents. Une société
régionale qui, il y a quelques années, pouvait se développer sans investir dans les TIC ne pourra plus faire l’impasse, parce que ses clients et ses concurrents vont devenir mondiaux.


A cause du changement, également. Le rythme d’évolution est de plus en plus rapide. On s’en aperçoit en comparant une entreprise d’il y a cinquante ans à une entreprise actuelle. Les modifications, fusions,
changements légaux, le foisonnement des offres et des produits… Les besoins en termes d’adaptation et d’adaptabilité sont toujours plus grands. Sans un bon système d’information, l’entreprise ne peut s’en
sortir. La dirigeante d’une grande société de distribution me disait qu’après le 11 septembre 2001, celle-ci a su très vite modifier son carnet de commandes, alléger ses charges… et passer cette tourmente. Mais que, sans un
SI souple, elle aurait été incapable de le faire.


Eu égard à la démocratisation de l’informatique, enfin, chez le particulier. De plus en plus, les gens savent ce qu’est un ordinateur ou Internet. Ils s’en servent et sont exigeants. Ils ne supporteraient plus
d’être dans des entreprises ‘ larguées ‘ face à ces outils. Une situation impensable, il y a encore dix ans. Alors, comment va-t-on s’en sortir ?


Le papy-boom devrait aider tant les entreprises que l’Etat à effectuer cette transformation. Et la fenêtre de tir pour s’adapter se situe entre 2004 et 2007. Les effectifs vont naturellement diminuer. Ce sera donc le moment
d’automatiser, d’informatiser plus de choses sans obligation de compenser. Et c’est particulièrement vrai pour l’Etat. Mais c’est maintenant qu’il faut agir, et pas dans dix ans. Malgré tout, j’ai
l’impression que ça avance. Il manque peut-être un message politique plus fort en direction des entreprises françaises pour les inciter à investir davantage dans les NTIC. En tout cas, avec la création de l’Adae (Agence pour le
développement de l’administration électronique), l’Etat a l’air de bouger. Il faut continuer.


La croissance des mouvements et celle des risques vont de pair. Il y a une accélération des risques de toute nature pour l’entreprise, et le SI semble être un moyen efficace pour les pallier. C’est une attitude défensive,
certes, mais il faut l’avoir à l’esprit. J’ai l’impression qu’investir dans les TIC est aujourd’hui plus crucial pour la compétitivité des entreprises qu’auparavant, et que ce le sera davantage encore
en 2005 ou 2008. Et je vous assure que les patrons n’en sont pas forcément conscients. Face aux nouveaux modes d’achat mis au point par les grandes entreprises pendant la crise, quelle a été votre réaction ?


Il y a eu un choc. Les éditeurs, les SSII n’avaient pas l’habitude de travailler avec des acheteurs. Et ceux-ci n’avaient pas non plus l’habitude de travailler avec nous. Il y a eu une période
d’ajustement. Les professionnels étaient désarçonnés parce que les acheteurs voulaient avoir l’informaticien le moins cher. Puis ceux-ci ont appris que la qualité des prestations n’était pas facile à mesurer. Les tentatives
d’enchères inversées n’ont pas donné grand-chose.


D’ailleurs, à l’époque, je demandais souvent aux acheteurs si, au fond, l’informatique, c’était important pour leur entreprise. Ils me répondaient tous qu’elle était stratégique, que c’était le
nerf de la guerre. C’est donc comme si, à la recherche d’un médecin ou d’un avocat, vous passiez par les enchères inversées pour trouver le moins cher… ‘ Ah ! non, là ce n’est pas pareil, parce
que c’est important ! ‘
s’exclamaient-ils…


Ils se sont rendu compte qu’en matière de prestations intellectuelles, dès que l’on sort de la prestation de commodité, il existe une dominante qualité que l’on ne peut traiter à la légère. Les acheteurs ont appris
à nous connaître, et nous avons fait de même. Dans les entreprises, les relations entre les DSI et les services achats se sont normalisées. L’unique regret que j’ai, c’est que les prises de décision sont toujours assez longues.
Actuellement, la maîtrise d’ouvrage ?” de plus en plus présente ?”, la direction informatique, les achats, et, de temps en temps, la direction juridique interviennent dans les décisions informatiques. Celles-ci en arrivent
parfois à devenir très longues pour des projets de plus en plus courts. Les phases d’avant-vente des projets durent souvent plus longtemps que les phases de réalisation. Ce qui est un peu paradoxal. Etes-vous toujours contraints par le ROI?” le retour sur investissement ?” réclamé par vos clients ?


J’ai l’impression que l’on exagère la portée du ROI. Je suis un peu réservé en la matière. Il n’est pas sûr qu’il y ait énormément de projets où le ROI soit facilement démontrable, mesurable et mesuré.
Autant dans un projet d’optimisation le calcul est facile, autant dans un projet d’adaptation IFRS à mettre en place vous n’avez pas de ROI à calculer, puisque vous êtes contraint de le réaliser sous peine d’être hors la
loi. Et dans des projets d’innovation comme la construction d’un nouvel avion comportant beaucoup plus d’informatique embarquée, le ROI à prendre en compte, c’est le ROI global, celui de l’entreprise…


Dès qu’un projet est innovant, la part du projet informatique est incluse dans le projet global. Le ROI informatique tout seul ne veut plus dire grand-chose. Prenons l’exemple d’un constructeur de deux-roues qui
lance la construction d’une nouvelle usine. Doit-il calculer le ROI de l’immobilier ? Non. Il lui faut calculer le ROI du projet global. Vouloir faire du ROI informatique dans un projet d’ensemble, d’innovation de
processus, ne rime à rien. Où en est-on du phénomène récent d’adhésion des entreprises à l’infogérance ?


Tout d’abord, ne mélangeons pas tout, et séparons bien l’infogérance, ou externalisation, et l’offshore. En ce qui concerne l’infogérance, il y a l’infogérance globale et l’infogérance spécifique,
comme pour la TMA ou la gestion d’applications, l’infrastructure, le poste de travail, le réseau… et l’infogérance avec ou sans transfert de personnel. Ce qui se développe à toute vitesse en France, c’est
l’infogérance partielle, souvent sans transfert de personnel. L’infogérance globale de tout le SI, avec transfert de personnel, est, pour l’instant, relativement marginale en France. Par contre, elle est beaucoup pratiquée aux
Etats-Unis et au Royaume-Uni, dans les moyennes et grandes entreprises.


L’infogérance est en très forte croissance ?” proche de deux chiffres. En France, il existe, à ma connaissance, relativement peu d’infogérance globale de SI complet avec transfert de personnel. Les raisons de
cette réticence, ce sont les contraintes sociales et le souhait des dirigeants français de ne pas mettre tous leurs ?”ufs dans le même panier, parce qu’ils attendent des solutions plus diversifiées. J’ai d’ailleurs
l’impression que les pays anglo-saxons reviennent à ce modèle français.


La peur ?” fondée ou pas ?” qu’engendre ce modèle global, c’est la perte d’indépendance ?” à raison ou non ?” et l’aspect social. Une bonne infogérance est une infogérance où
le client conserve une maîtrise d’ouvrage forte. Il doit être capable de dialoguer de manière professionnelle et en permanence avec ses fournisseurs, effectuer des suivis réguliers, disposer d’un système de pilotage précis… A
ces conditions, et si le contrat a été bien monté, il n’y a aucune crainte à avoir de perdre son indépendance.


Le pire des cas, c’est l’outsourcing en vue de se débarrasser de l’informatique. L’infogérance devient parfaitement justifiée et profitable quand vous décidez de l’utiliser pour une partie de
l’informatique afin de bénéficier des meilleures compétences et des meilleurs usages, et que vous voulez mutualiser une partie des coûts pour bénéficier d’une meilleure flexibilité au niveau des ressources. Dans ce cas, cette démarche
a du sens. L’infogérance doit se faire entre professionnels et avec des clients qui maîtrisent parfaitement la situation. Les centres de développement régionaux des SSII en sont-ils encore au stade de l’expérimentation ?


La plupart des grandes SSII ont créé des centres en région, et ça marche plutôt bien. C’est une manière astucieuse d’être plus compétitif. Et c’est une démarche qui, selon moi, se développe. Il faut dire qu’il
n’y a pas de décalage culturel, que les coûts logistiques sont plus faibles, que le taux de turnover est plus bas… et que c’est une approche assez spécifique à la France.Et l’offshore, une tendance qui s’affirme ?


Après la question sur les centres régionaux, parlons plutôt de ‘ nearshore ‘ c’est-à-dire de délocalisation dans des pays proches ou frontaliers, comme l’Espagne, les pays de l’Est ou ceux du pourtour
méditerranéen. Nos clients sont des gens réalistes ?” en dehors de quelques cas particuliers qui ne jurent que par l’offshore le plus lointain possible, et d’autres qui ne veulent pas bouger de la Défense.


Les clients sont très pragmatiques. Ils se rendent bien compte de ce qu’ils peuvent attendre ou non d’une localisation à l’étranger. Il y a des activités qui sont ‘ offshorisées ‘ loin. Et elles le sont
parfois depuis longtemps, avant qu’on en parle. Par exemple, les centres d’appel et tout ce qui a trait au développement et à la maintenance de progiciels. Dans ces cas-là, on est dans des processus industriels, des spécifications
précises. Et puis il y a toute une série de métiers qui ne sont absolument pas délocalisables, comme le conseil, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, l’expertise technique, l’optimisation de système… En fait, tout
ce qui est proche de nos clients.


La plupart des entreprises ont fait des expériences. Elles ont vu l’intérêt et les limites du système. L’intérêt, c’est la flexibilité au niveau de la couverture horaire, du coût, etc. Les limites, elles aussi,
sont connues : Dans la mise en place d’un grand projet, la partie développement pur représente un tiers du projet global, puisqu’elle comprend toute la conception, l’accompagnement, la conduite du changement, la maîtrise
d’ouvrage… Et globalement, compte tenu des différences de productivité, de la couche de management supplémentaire, le gain représente, en moyenne, 20 % du coût en l’offshorisant loin. Résultat, le gain sur le projet global
n’est que 7 %. C’est certes beaucoup, mais ça reste 7 %, et non pas 90 % !


De plus en plus, sont également évoqués les aspects sécurité et dépendance. Pour des applications mineures, cela passe encore. Mais pour des applications qui sont au c?”ur du métier de l’entreprise, les dirigeants ne
veulent pas courir de risques dans un pays où des fuites peuvent se produire, et où le turnover est tel que l’on ne maîtrise plus rien. Au final, l’offshore représente environ 1 à 2 % du chiffre d’affaires global des
services informatiques en France. Pour conclure, Syntec Informatique attend-il quelque chose de l’Etat ?


Nous demandons à l’Etat qu’il définisse clairement sa politique industrielle. Qu’il fixe les grands enjeux industriels fondamentaux pour les vingt ans à venir. Comme cela a été fait durant les trente glorieuses avec le
nucléaire ou l’aéronautique.


C’est la clé de la réussite en matière d’emploi, de compétitivité et d’indépendance nationale. Mais j’ai l’impression que nos dirigeants craignent de ne pas paraître assez libéraux ou d’aller
contre Bruxelles. Alors qu’aux Etats-Unis, le DOD (Department of Defense) est très impliqué politiquement, et que la politique industrielle est très forte.


En France comme en Europe, on manque d’une politique claire en matière industrielle. Or, celle-ci est indispensable. Il faut aussi que TIC jouent leur rôle, et que l’Etat ne nous sorte pas de nouvelle lois handicapantes
tous les six mois. Sans revenir sur les 35 heures, qui nous ont coûté dix jours de facturation par an et par personne, je pense à la nouvelle loi sur la taxe d’apprentissage avec son crédit d’impôt. Il n’y a pas
d’apprentissage dans les SSII. Il faut que l’Etat se rende compte que nous sommes dans une branche particulière, que nous employons du monde, que nous créons des emplois très qualifiés et à forte rémunération. Avant de prendre des
décisions il faut qu’il nous écoute.


Qu’il continue d’investir en matière de TIC pour sa propre compétitivité, qu’il profite du papy-boom pour se réformer, apporter un meilleur service aux particuliers comme aux entreprises. L’Adae joue
d’ailleurs un rôle intéressant. L’Etat a un rôle d’exemplarité. Je suis convaincu que plus les entreprises le voient investir, plus elles investissent. Et j’aimerais que l’Etat exprime plus fortement quel intérêt
les entreprises ont à investir dans le domaine des TIC. Et enfin qu’il favorise la diffusion de ces technologies auprès de tous, y compris celle du haut débit sur l’ensemble du territoire, avec des actions pour que les particuliers
acquièrent des micro-ordinateurs à des prix raisonnables. Je pense que plus la population saura se servir d’un ordinateur, plus elle pourra se connecter, et plus le niveau d’éducation, le dialogue entre les gens et les relations
sociales se développeront.


Nous avons besoin d’une politique industrielle affirmée. Nous devons savoir comment l’Etat voit la France dans vingt ans ! Qu’il fixe des axes, des orientations… Qu’il fasse des choix. Il
faut effectuer des arbitrages en matière de recherche et d’éducation, mais il faut aussi une coordination européenne, parce que, tout seuls, on est complètement à la rue face aux Etats-Unis ou au Japon. Il faut se focaliser sur des sujets
précis.

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Jean-François Ruiz et Pascal Minguet