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Jean-François Gallouin (Metaphora) : ‘ Nous voulons reprendre le contrôle de l’entreprise et préparer l’avenir ‘

Metaphora, une SSII positionnée sur l’e-learning, se présente à Capital-IT pour lever des fonds. Déjà rentable, elle pense désormais à financer sa croissance organique pour 2005.

Le parcours de Metaphora est atypique. Inscrite sur le Marché Libre, la SSII est rentable avec 35 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 2,9 millions d’euros au cours de l’exercice 2002. Metaphora se
positionne sur le secteur de l’accompagnement des utilisateurs dans le cadre de l’implémentation de nouvelles applications informatiques.En 1999, elle passe, un peu par hasard, sous le contrôle de Jet Multimedia. L’opérateur de service en ligne rachète cette année là, Call, un serveur Audiotel majoritaire dans le capital de Metaphora. Du coup la jeune SSII tombe dans
l’escarcelle de Jet Multimedia, alors que les deux sociétés n’ont pas de synergie de métier. Metaphora espère lever des fonds à l’occasion de Capital-IT, la grand messe du capital-risque, qui se déroule du 27 au 29 octobre prochains à Paris.01net : Pourquoi chercher à faire appel à un investisseur privé ?Jean-François Gallouin : Nous désirons prendre notre indépendance par rapport à Jet Multimedia et vice-versa. C’est pour cette raison que nous nous étions inscrit sur le Marché Libre en juin 2000. Mais notre
inscription n’a pas eu l’effet escompté en raison de la forte dégradation boursière. Pour ce besoin à court terme, nous devrions faire appel à de la dette. Nous sommes engagés dans une action de MBO (Management Buying Out). Nous voulons reprendre le
contrôle de l’entreprise et préparer l’avenir. Dès 2005, nous aurons besoin de financer notre croissance organique, voilà pourquoi nous souhaitons faire appel à un nouvel investisseur privé.Pourquoi ne pas sortir de la cote ?Nous nous sommes posé la question. Mais nous n’avons aucun intérêt à sortir de la cote. Si nous le faisions, nous aurions alors à reconstruire notre image. Enfin, nous sommes sur un marché non réglementé, par conséquent, notre
inscription n’implique pas de grands frais [Une société cotée a des obligations d’informations : ses comptes trimestriels doivent être publiés dans une publication financière, ses résultats annuels doivent être validés par un commissaire aux
comptes, etc. NDLR]. Nous tenons informés nos actionnaires par une lettre.Metaphora est une SSII qui fait de l’e-learning. Ce secteur est sinistré. Malgré tout, vous êtes rentables. Quel est votre secret ?C’est vrai. Je continue à croire que tout n’était pas à jeter. Il y a des choses rentables dans les nouvelles technologies. Nous faisons de l’e-learning sous l’angle de l’ingénierie, ce qui explique peut être que nous avons moins
souffert que d’autres acteurs du secteur. Et puis, contrairement aux SSII qui ont été prises à la gorge quand leurs clients ont négocié les prix à la baisse, nous ne travaillons pas en régie. Nous faisons du forfait et faisons appel à un volant de
sous-traitants. Mais tout n’a pas toujours été rose pour Metaphora. Si, sur le premier semestre de cette année, nous avons réalisé 19 000 euros de bénéfices, à la même période en 2002, nous perdions 7 000 euros. Nous aussi, nous
nous sommes restructuré. Nos avons dû fermer nos bureaux de Bruxelles et de Lyon.Vous croyez dans l’e-learning. Annoncez des projets à moyen terme alors que les SSII se gardent aujourd’hui de toutes prévisions. N’êtes vous pas trop optimiste ?Peut-être suis-je naïf, mais je crois c’est le facteur humain qui fera le succès de l’informatique de demain. Jusqu’en 1989, l’informatique, c’était le hardware. Les entreprises recrutaient leurs DSI chez les grands constructeurs.
Entre 2000 et 2004, l’informatique c’est le logiciel, avec une prédominance des progiciels mutualisés. Je pense que ce sont les utilisateurs qui feront l’informatique de demain. L’entreprise doit s’approprier les technologies et donc les faire
assimiler par ses salariés. Ce sont eux qui sont la source de la valeur de l’entreprise de demain.

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Propos recueillis par Hélène Puel